Agony, voilà un jeu qui a beaucoup fait parler de lui depuis son annonce pour son côté malsain et dérangeant. Un Survival Horror en vue à la première personne (FPS) développé par le studio polonais indépendant MadMind et présenté comme étant un projet d’envergure lors de sa phase de financement sur la plateforme de crowdfunding de Kickstarter.
Soutenu par une équipe de 9 développeurs qui se sont décrits aux éventuels contributeurs comme étant des « vétérans » du secteur vidéoludique et qui ont travaillé sur de nombreux jeux AAA comme The Division, The Witcher 3 et bien d’autres. Il n’en fallait pas plus pour que près de 4000 contributeurs donnent leur confiance à l’équipe en engageant près de 183 000 CA$. Il faut bien l’avouer, Agony sur le papier ça donnait envie, mais qu’en est-il en réalité ?
Si vous vous demandez ce que ça vaut, c’est le moment du test… Un test qui s’est fait dans la souffrance nous n’allons pas vous le cacher… car si le concept de MadMind Studio était cool sur le papier, on déchante complètement une fois qu’on y joue. C’est l’heure du petit jus, de la poignée de popcorn, Agony va en prendre pour son grade !
Quand l’orgueil d’une équipe se fait happer par la dure réalité des choses :
Le problème majeur, c’est que quand vous vous rendez sur la page kickstarter du jeu, on vous présente Agony comme étant une révolution du genre Survival Horror, un concept censé marquer les esprits par sa qualité et son penchant complètement malsain, les développeurs eux-mêmes affichent sur la page officielle du jeu être déterminés à créer la meilleure expérience possible, visuellement époustouflant avec une atmosphère unique.
Pourtant dès les premières minutes, on sent bien que le jeu n’est pas du tout à la hauteur… À peine l’aventure commencée qu’on découvre des problèmes de colisions, du tearing (déchirement de l’écran) à outrance à faire pleurer une PlayStation 3 et une Xbox 360, une gestion de l’endurance vraiment mal calibrée, des énigmes plus mauvaises les unes que les autres, des environnements fermés, des couloirs labyrinthiques et l’on en passe… Vraiment, on va s’amuser sur ce jeu !
Bon, au moins ça respecte une chose, on est bien en enfer… Mais un enfer vraiment caricatural de ce qu’on peut voir dans le folklore, car oui, l’enfer rime avec nichons tout le monde le sait, c’est une évidence même. À un moment, on se demande même si l’idée de l’enfer qui a émergé des esprits tordus de l’équipe de MadMind Studio n’était pas une excuse pour pouvoir nous coller de la gonzesse à poil à toutes les sauces… Certains diront certainement que c’est le principe des Succubes… Mais bon, passons, car le coeur du jeu réside dans son ambiance glauque et malsaine, mais qui se fait aussi remarquer par son gameplay atypique ?
Agony et son gameplay proche du néant :
Oui, n’ayons pas peur des mots, le gameplay de Agony est proche du vide intersidéral, vous n’avez rien à faire dans ce jeu à part vous cacher de créatures qui voudront voir les entrailles de votre carcasse. Car oui, bizarrement vous êtes en enfer, vous êtes mort, du genre pas plus mort, mais vous pouvez quand même encore mourir. Non, mais encore qu’il y ait une dépossession du corps quand on se fait tuer, pourquoi pas ! Et d’ailleurs, l’idée de devoir retrouver un corps après une mort était plutôt cool…
Mais parce que les vétérans de MadMind Studio maitrisent bien leur sujet, ils ont eu l’idée de faire de vous un spectre incapable de traverser la moindre surface, ce qui rend la recherche d’un corps à posséder très compliquée. Pire encore, il n’y a quasiment aucun indicateur visuel pour vous dire qu’un corps se trouve près de vous, c’est qu’une fois que vous aurez vraiment vu le corps de vos propres yeux que vous pourrez voir une mini lueur qui vous dit, « ça y est tu l’as trouver c’est ce corps-là que tu dois posséder pour revenir dans la partie ! ». Manque de bol, histoire d’ennuyer le joueur jusqu’au bout, les gars de MadMind ont eu l’idée de mettre un timer, plus vous bougez et plus il se vide… Si vous ne trouvez pas un corps avant la fin du temps c’est le clap de fin pour vous, vous mourez à nouveau et vous retournez au précédent point de contrôle…
D’ailleurs, parlons-en de ces points de contrôle soi-disant dynamique comme ils l’appellent dans le jeu. Le principe est simple, vous perdez trois fois dans une zone et vous voilà revenu au point de contrôle précédent ce qui fait que vous devrez refaire la route que vous aviez déjà faite précédemment. Et attention, plus vous allez mourir et plus le jeu va vous ramener à votre point initial de l’aventure.
Ce système de points de contrôle est tellement pénible que nous l’avons complètement désactivé et heureusement que c’est désactivable sans quoi nous n’aurions pas dépassé la première heure de jeu ! Et ce n’est pas une histoire d’être de mauvais joueurs, mais bien à cause de ces graphismes et de ces couleurs qui n’ont aucune harmonie et qui arrivent à procurer chez nous une sensation de mal-être, de nausée, et quand un jeu arrive à vous donner ce genre de sentiment sans même avoir regardé dans un casque en VR c’est que ça n’augure rien de bon. Si encore la production de MadMind Studio avait eu un bon scénario, mais même ça c’est raté !
Vous ne comprenez pas vraiment ce que vous faites en enfer, vous avez des voix qui parlent de temps à autre histoire d’essayer de donner du rythme à l’aventure, des personnages que vous rencontrez aux quatre coins de l’enfer qui vous récite tous les mêmes phrases en boucle et vous collectez des notes qui sont dispersées un peu partout à la typographie impeccable. Bon, peut-être qu’on aime écrire en enfer !
Pour faire bref, voilà à quoi se résume l’aventure pour les plus courageux d’entre vous… Jouez à Agony et vous ramasserez des torches pour mettre le feu à des sortes de branches d’arbres… Vous ramasserez des cranes que vous devrez poser sur les bons piédestaux afin de pouvoir passer une porte, fuir des Succubes à gros nichons, activer des points de contrôles buggés, retrouver votre corps après une mort si encore votre spectre ne se retrouve pas coincer par le décor, dessiner des symboles avec votre sang parce que c’est ça l’enfer, du dessin de symboles sataniques avec votre sang !
Vous passerez aussi votre temps à ramasser des notes, des statuettes à plus savoir quoi en faire tout en tentant de lutter face au choc visuel que procure le titre. Il n’y a pas à dire, MadMind Studio a réussi son pari en proposant une expérience Ô combien horrifique, nous étions proche de l’agonie devant notre écran en jouant à ce jeu, une expérience que nous ne vous conseillons pas même à petit prix.
Agony
Bien ou pas Bien ?Pros
- Certains panoramas qui dérangent
- Le thème de l'enfer tout de même respecté
- Plusieurs modes de jeux...
Cons
- Le tearing (déchirement de l’écran)
- On s'ennuie... littéralement
- Tout est bancal et les bugs sont nombreux !
- Condensé de tout ce qu'il ne faut pas faire dans un jeu vidéo
- Plus intéressant sur le papier qu'en vrai...