Le mois de janvier 2020 a été marqué par le lancement de « Dragon Ball Z Kakarot », un jeu développé par les équipes de Cyberconnect2 à qui l’on doit d’excellents titres comme les Naruto Shippūden Ultimate Ninja Storm ou encore Tail Concerto et Solatorobo Red the Hunter dans un autre registre. Si d’anciens jeux de combat comme « Dragon Ball FighterZ » pouvaient s’en tirer facilement en faisant l’impasse sur l’histoire pour proposer de solides mécaniques de combat, « Dragon Ball Z Kakarot » en raison de son caractère à être un jeu d’aventure (action RPG) se doit de retracer le plus fidèlement possible les faits du manga et de l’anime.
Et au premier abord, il est un peu difficile en tant que « joueurs » de s’enthousiasmer à l’idée de revivre une nouvelle fois l’histoire de Dragon Ball Z alors qu’une bonne dizaine de jeux de cette licence proposent exactement la même chose. Et on va pas se le cacher, la plupart des jeux qui ont retracé l’histoire de DBZ par le passé, on a souvent eu le droit à des adaptations incomplètes qui retraçaient seulement une partie du récit et qui faisaient l’impasse sur des passages assez importants. Avec Dragon Ball Z Kakarot, les équipes de Cyberconnect2 ont eu comme tâche de proposer tous les arcs de DBZ allant de l’arrivée de Radditz sur terre jusqu’à l’anéantissement du terrible Majin Buu.
Dragon Ball Z Kakarot une reproduction fidèle de l’oeuvre d’Akira Toriyama ?
C’est indéniable, Dragon Ball Z Kakarot est celui qui retrace le plus fidèlement l’histoire de DBZ et qui est le plus abouti à ce jour. De l’arrivée de Radditz jusqu’à la rencontre avec Majin Buu, les équipes de Cyberconnect2 ont fait en sorte de proposer quelque chose d’assez complet. Vous revivez dans le jeu une bonne partie des faits importants de Dragon Ball Z avec parfois une mise en scène qui a de quoi faire vibrer votre fibre nostalgique. Rien que dans le dernier quart du jeu, il y a de quoi avoir les poils hérissés sur les bras tant la nostalgie vient vous frapper de plein fouet !
Et parfois, c’est le contraire, vous vous demandez ce qu’ils ont foutu, pourquoi autant de faignantise sur des passages qui vous paraissent pourtant si importants. On parle par exemple de la traversée de Goku sur le chemin du serpent après sa mort qui se résume en une scène avec un plan fixe et une boite de dialogue. Ou encore le manque d’émotion qui se dégage lorsque Gohan dépasse ses limites face à Cell… Les scènes du jeu sont assez inégales, parfois vous avez des images fixes avec des boites de dialogues, d’autres fois des scènes ou les personnages discutent entre eux droits comme des piquets et d’autres fois on vous sort une séquence d’un tel niveau que vous en prenez plein les yeux. Mais malgré certaines décisions douteuses, l’histoire est globalement respectée.
Bien que Goku soit le héros principal de l’aventure, DBZ Kakarot vous fait passer d’un personnage principal à l’autre quand l’histoire l’exige. Par exemple, dans la saga Saiyan, le gros du chapitre tournera autour de Piccolo et Gohan, que vous contrôlez à tour de rôle. Tandis que Piccolo s’entraîne avec Krillin et Yamcha tout en gardant un oeil sur le fils de Goku, Gohan lui apprend à chasser et à voler. Goku, Piccolo et Gohan ne sont d’ailleurs pas les seuls guerriers jouables puisqu’au fil de l’aventure il est possible de contrôler Trunks du Futur, Vegeta, Son Goten et autres…
Progression des personnages, activités annexes et encyclopédie Z :
Lorsque vous parcourez les différentes zones du jeu, vous pouvez récupérer des sphères de couleurs appelées orbes Z. Ces orbes permettent de débloquer de nouvelles compétences et techniques pour vos combattants. De même que quand vous explorez librement le monde vous avez la possibilité d’affronter des monstres dispersés un peu partout, sur la MAP de quoi gagner quelques points d’expériences pour augmenter le niveau de ses personnages.
Entre deux missions principales il est possible de jouer des missions secondaires aux objectifs assez simples et qui quelques fois viennent apporter quelques informations supplémentaires à l’histoire, du genre comment Krillin en est venue à fricoter avec un cyborg, c’est un peu une relecture de ce que l’on connait de la licence. Et pour compléter son savoir sur la saga, il est possible de consulter de multiples entrées dans l’encyclopédie Z qui est une mine d’informations sur l’univers de Dragon Ball Z et ses différents personnages.
Un monde semi-ouvert entrecoupé de zones avec des temps de chargement interminable :
C’est certainement l’aspect du jeu le plus terrible… Son découpage de zones qui résulte d’un écran de chargement entre chaque changement. Ce maudit écran de chargement, vous le verrez tout le temps et à toutes les sauces.
Quand vous recherchez par exemple les sept Dragon Balls en vue d’invoquer le dragon Shenron, attendez-vous à visiter cinq ou six zones du jeu donnant lieu à autant de temps de chargements entre chaque changement de zone.
Quand vous avez joué pendant quarante heures et que vous prenez conscience que vous avez peut-être passé près de trois ou quatre heures à regarder des temps de chargements, vous ne pouvez pas vous empêcher de pousser un long soupir en vous demandant comment les développeurs se sont dits, « c’est bon, ça passe »…
Un système de combat qui fonctionne, mais qui peine à se renouveler :
Le système de combat peut se montrer grisant par moment, un sentiment qui se renforce grâce à la puissance des personnages qui se dégage à l’écran. Et c’est d’autant plus vrai dans les combats en 1v1 et notamment quand vous faites face à un boss du jeu. Pour ce qui est des affrontements à plusieurs par contre… C’est hyper brouillon, la caméra part dans tous les sens et il arrive même que vous perdiez totalement de vue votre personnage… Le jeu vous montre un rocher pendant plusieurs secondes alors que votre personnage est étourdi et c’est une situation qui arrive assez souvent. Chaque fois que vous approchez du sol et qu’il y a plus d’un ennemi à l’écran, il y a toutes les chances pour que la caméra soit en roue libre totale…
Au niveau des mécaniques de jeu, les ennemis ne suivent pas les mêmes règles que vous. Certaines aides visuelles vous donnent une idée de ce qu’ils s’apprêtent à faire. Ils peuvent se mettre à briller en rouge et devenir insensibles a vos attaques ce qui signifie qu’ils se préparent à vous éjecter loin dans le décor, ou ils peuvent charger des vagues d’énergie dont la trajectoire est indiquée par un marqueur rouge. Les boss peuvent entrer dans un état de rage qui résulte d’un assaut brutal qui dure parfois plusieurs minutes où il faut esquiver et bloquer au bon moment pour ne pas s’en prendre plein la tronche.
Malheureusement, la difficulté des combats est totalement ruinée par un système de soin qui permet au joueur d’emporter au moins 400 potions en combat utilisable à souhait sans aucune restriction. Donc, même des combats qui devraient proposer une bonne courbe de difficulté se finissent avec une main dans le dos si vous ne vous imposez pas vos propres limites sur l’utilisation abusive de ces objets de soin…
Pour ce qui est des actions du joueur, c’est malheureusement assez limité. La plupart des enchainements de coups sortent en pressant une seule touche, ça manque de variation, de profondeur, on a là un système de combat beaucoup trop accessible qui ne permet pas de créer ses propres combos… Et d’ailleurs, tous les personnages se jouent de la même façon… Au niveau de la palette de coups, le joueur peut décider de placer 4 attaques spéciales par personnages qui peuvent être améliorés en usant des orbes Z dans un arbre de compétences bridé selon votre avancement dans l’aventure.
C’est pareil pour les transformations, c’est plus visuel qu’autre chose. En vous transformant, vous gagnez en puissance offensive, mais en contrepartie votre jauge de KI ou vos points de vies descendent graduellement. Mais ça ne vous donne pas vraiment accès à de nouvelles palettes de coups. C’est vraiment dommage d’avoir limité autant les différents aspects de ce système de combat qui avait pourtant de bonnes bases. Le principe d’étourdir sa cible pour pouvoir déchainer toute sa puissance était vraiment une très bonne idée. Mais par désir de rendre tout cela accessible à tous, ils ont préféré simplifier au maximum les actions.
Notez que parfois, vous avez la possibilité d’utiliser trois personnages, celui que vous contrôlez directement et deux qui servent de soutien. Quand la jauge est pleine, vous pouvez envoyer un ordre pour que vos soutiens réalisent une action supplémentaire. Et quand vous utilisez un certain nombre de fois les actions de vos personnages de soutien, vous pouvez sortir un combo Z qui permet de lancer un assaut global sur vos adversaires.
Quelques mini jeux pour lutter contre la monotonie de l’ensemble :
En dehors des phases de combats et de l’exploration, les joueurs peuvent compter sur une série de mini jeux. Dans Dragon Ball Z Kakarot il est possible de pécher, de construire des véhicules (voiture / robot) en vue de les utiliser dans des courses contre la montre, il est possible de faire du baseball… Autant d’activités qui viennent un peu casser la monotonie de l’ensemble.
★ Au final, Dragon Ball Z : Kakarot c’est bien ou non ?
Certainement pas un chef-d’oeuvre, ni même un excellent soft au vu des nombreux défauts qui viennent entacher l’expérience sur la durée… Mais il est indéniable que « Dragon Ball Z : Kakarot » est le jeu DBZ le plus abouti à ce jour retraçant fidèlement les différents pans du manga et de l’anime.
Malgré une certaine redondance et un système de combat qui peine à se renouveler au fil de la progression, Dragon Ball Z Kakarot à ce petit quelque chose qui nous pousse à continuer et dont on ressort globalement satisfait à la fin tout en ayant conscience que tout n’était pas parfait…
L’aventure est relativement longue et vous tiendra devant votre écran pendant une bonne trentaine d’heures hors contenu annexe. Sachant qu’il y a justement énormément d’activités secondaires qui doubleront ou tripleront ce temps de jeu… La collecte de tous les emblèmes d’âmes, pousser le niveau de ses personnages au maximum, découvrir certains combats secrets ou encore compléter toute l’encyclopédie Z qui regorge d’informations sont quelques-uns des objectifs qui vous feront revenir dans l’aventure. Nous avons globalement apprécié le jeu et nous ne pouvons que vous le recommander.
Si nous étions restés sur notre première impression au bout de 5 heures de jeu, on vous aurait dit qu’il n’en valait pas la peine, mais on a cherché à creuser et l’on s’est rendu compte sur la longueur que Cyberconnect2 avait fait du bon boulot et qu’au final il y avait plus de choses positives à retenir que du négatif. Moins spectaculaire qu’un Naruto Shippūden Ultimate Ninja Storm, Dragon Ball Z Kakarot reste tout de même une très belle lettre d’amour à l’oeuvre d’Akira Toriyama.