Outriders est un jeu de tir à la troisième personne avec des éléments de RPG développé par les équipes du studio polonais People Can Fly. Le soft combine le style d’un Destiny et d’un Gears of War. Se déroulant dans un univers de science-fiction sombre, l’aventure est jouable entièrement en solo ou en coopération. Voilà une semaine que nous testons le jeu, Outriders est sortie sur la plupart des supports de jeu actuel (sauf la Switch) depuis le 1er avril 2021. Comme tout le monde, nous avons dû attendre la sortie du titre pour y jouer, car les serveurs n’étaient pas ouverts, et il faut savoir que Outriders nécessite une connexion internet permanente pour pouvoir communiquer avec les serveurs.
Après avoir passé de nombreuses heures sur la planète Enoch, voici ce que nous pensons de cette production signée par les équipes de People Can Fly (et édité par Square-Enix) dans sa globalité. Nous avons testé le jeu sur Xbox Séries X, si la partie technique vous intéresse, on peut vous dire que le jeu tourne très bien sur ce support, le jeu est optimisé pour la console. Les temps de chargements sont courts, le soft tourne 99% du temps à 60 FPS. Néanmoins, nous déplorons quelques crashs intempestifs vers la fin de l’aventure vous renvoyant au menu de la console, mais ces problèmes seront certainement corrigés par les développeurs. Si Outriders tourne correctement sur les consoles de jeu « nouvelle génération », on ne peut pas dire que le jeu brille sur les consoles dites Old-gen (ps4 / xbox one), ces versions ne tiennent même pas les 30FPS de base en situation de combat, vous voilà prévenu !
Une histoire intéressante, mais qui souffre d’une mise en scène qui peine à convaincre :
Nous avons trouvé que l’histoire d’Outriders est assez mal racontée en plus de proposer une mise en scène pour le moins sommaire. C’est comme regarder un téléfilm de l’après-midi avec un mauvais casting de personnages et un mauvais doublage (doublage FR pour le coup). Sans compter sur les problèmes de synchronisation labiale et un personnage principal qui en fait beaucoup trop, un medley qui offre un ensemble qui peine à nous convaincre. Le jeu souffre d’un vrai manque d’ambition à ce niveau… Il y avait pourtant matière à faire avec tout le « folklore » mis en place que l’on découvre au travers des nombreux documents à ramasser et à lire au cours de l’aventure et l’idée de départ partait pourtant d’un bon sentiment.
L’humanité s’est rendu compte bien trop tard que la Terre était en train de subir des bouleversements climatiques et que toute la planète était en proie à une forte activité sismique en plus des guerres obligeant les hautes sphères gouvernementales à envoyer une poignée d’élus sélectionnés sur le tas trouver une nouvelle terre d’accueil. Outriders se déroule dans un futur lointain sur la planète Enoch. Après un voyage de presque cent ans sur le Flores, un vaisseau spatial conçu pour emmener les humains sur une nouvelle planète, la race humaine met le cap sur un Nouveau Monde, dans l’espoir de s’y installer et de coloniser une planète qui répond aux mêmes lois de la nature que la terre, du moins c’est ce qu’ils pensaient.
Dans Outriders, vous incarnez un des élus embarqués sur le « Flores » et vous faites aussi partie des premiers à être tiré de votre long sommeil en « cryostase » pour aller sécuriser les lieux avant de réveiller les autres colons qui rebâtiront la civilisation. En début d’aventure, Outriders vous donne la possibilité de créer votre propre personnage via un éditeur dédié avant d’entrer dans le vif du sujet, mais avec une certaine limite malheureusement. Vous avez le choix entre une poignée de visages, de coupes de cheveux et de cicatrices qui caractérisent votre Outrider, l’éditeur est très basique et vous avez accès qu’à une poignée de préréglages bien définis… Vous n’avez pas la possibilité de changer la taille de votre nez, d’affiner votre visage comme vous le souhaitez ou de personnaliser vraiment votre personnage à votre image ce qui est assez dommage.
Après votre réveil, et vos premiers pas sur Enoch, vous découvrez malheureusement très vite avec le reste de votre équipe « les Outriders » que la faune et la flore sont très différentes de la planète terre et que l’anomalie qui peut frapper à tout moment fait d’Enoch une planète peu accueillante. L’anomalie est un phénomène étrange qui grille toutes les technologies avancées et qui peut détruire les êtres vivants au niveau moléculaire ou qui peut les changer à tout jamais. Par la force des choses, vous vous réveillez 30 ans après une sieste cryogénique forcée après avoir été touché par l’anomalie pour assister à une guerre gigantesque, le cadre d’Enoch est complètement différent et vous même vous êtes totalement différent, un altéré aux super-pouvoirs, c’est à ce point de l’histoire que votre aventure démarre.
Choisir sa voie et combattre pour sa survie :
Il y a quatre classes au total, chacune ayant des capacités et des caractéristiques distinctes. Lorsque vous choisissez l’une des voies proposées, vous n’avez pas la possibilité de revenir en arrière, cette sélection est définitive. Vous avez le choix d’incarner un Technomage, spécialiste du combat à longue portée qui manipule l’anomalie, un Pyromage qui est un combattant moyenne portée qui a la capacité de lancer des sorts de feu, un Illusionniste qui se spécialise dans le combat à courte portée et qui peut courber l’espace-temps pour assassiner ses cibles discrètement ou le Telluriste qui est le tank par excellence qui défend sa position. Notre choix s’est porté sur le « Pyromage », il faut savoir que les niveaux, capacités et objets que vous gagnez avec votre personnage ne peuvent être utilisés que pour une seule classe. Vous devez créer de nouveaux personnages pour essayer les différentes classes, il n’est pas possible de choisir une autre voie en cours de route.
Chaque classe possède ses propres pouvoirs offensifs et défensifs à activer en situation de combat et son propre arbre de compétences avec plusieurs dizaines de capacités passives à débloquer. La diversité de l’arbre des talents qui se divise en trois parties vous aide à déterminer votre style de jeu. À noter que Outriders n’a pas d’objets de régénération de santé. Inutile donc de courir chez le marchand du coin pour y acheter des potions qui régénèrent les points de vie puisque chaque classe offre la possibilité de régénérer la santé de son personnage en exploitant les pouvoirs et caractéristiques de la classe, ce que nous avons pour le coup trouvé très intéressant. L’attaque devient alors votre meilleure chance de survie face à une IA au comportement très agressif !
Des affrontements nerveux, pas de temps de repos pour les Outriders :
En situation de combat, Outriders ne vous permet pas de rester immobile plus de quelques secondes sous peine de voir une horde d’ennemis foncer sur vous pour vous obliger à sortir de votre planque. C’est certainement là où Outriders brille le plus, c’est sur ses combats très dynamiques qui vous obligent sans cesse à être en mouvement et en alerte, car les ennemis ont du répondant que ce soit lors d’affrontement avec des humains portant des armes à feu ou lorsque vous combattez la faune d’Enoch. D’ailleurs, mention spéciale au bestiaire du jeu qui se veut plutôt varié et à la fois surprenant à bien des égards. Certains boss débarquent sans crier gare et vous laissent un petit côté « waouh ».
Pour s’affranchir d’un système de niveau pour les quêtes, les équipes de développement ont eu l’excellente idée d’intégrer un niveau de monde général qui détermine la difficulté du jeu. Plus vous accumulez des points d’expérience et plus vous avez l’opportunité de corser votre aventure sur Enoch. Alors que la difficulté augmente un peu plus à chaque niveau, la qualité des récompenses que vous recevez augmente proportionnellement ce qui vous pousse naturellement à jouer dans une difficulté plus élevée et ça évite de se retrouver en fin de course avec des quêtes de niveau 10 comme ça arrive dans beaucoup de RPG alors que vous êtes déjà LvL max.
Côté loot, on est sur quelque chose d’assez classique avec des couleurs qui déterminent la rareté d’une pièce d’équipement. Ce qui est intéressant ici c’est que certains marchands dans les différents camps du jeu vous permettent de garder à niveau les pièces d’équipements que vous possédez sur vous et de changer leur rareté. Bien sûr, le but final est de mettre les mains sur les armes et pièces d’armures légendaires qui offrent des bonus et effets supplémentaires par rapport à des pièces, disons « plus standard ». Dans tous les cas, vous avez la possibilité d’ajouter des mods sur vos armes qui contribuent à vous permettre de trouver votre propre style de jeu en fonction de la voie de départ que vous avez suivie, il y a un bon paquet de ces mods aux effets divers et variés.
À noter que Outriders peut être apprécié entièrement en solo, ou en coopération avec deux ou trois joueurs. Le jeu ajustera dynamiquement l’équilibre en fonction du nombre de joueurs présents dans une session afin de maintenir le niveau de défi à un niveau correct. Côté durée de vie, comptez environ 20 à 25 heures pour boucler l’aventure principale en ligne droite et évidemment beaucoup plus en s’attardant sur toutes les activités annexes qui sont pour le coup nombreuses, il y a de la chasse au gros gibier, des contrats pour assassiner des cibles dont la tête a été mise à prix ainsi qu’un bon paquet de quêtes secondaires. Le jeu est assez complet en plus de proposer un contenu « post game » pour ceux qui ont bouclé l’histoire. À la toute fin, l’aventure offre un tout autre défi avec des expéditions mortelles qui vous demandent plus que jamais d’optimiser votre équipement et d’adapter vos compétences en fonction de la situation. Ces missions spéciales (aussi faisable en solo malgré le défi corsé) ne s’occupent plus du niveau de monde général et intègrent un autre système de difficulté ou vous devez progresser par palier. Gloire et récompenses aux joueurs qui arrivent à venir à bout de ses expéditions.
Enoch offre de chouettes panoramas, mais aussi des murs invisibles…
Bien que la structure des lieux que vous parcourez dans le jeu soit discutable, force est de constater qu’Outriders nous fait voir du paysage avec des environnements très variés. Dommage d’avoir cette impression constante d’être coincé entre deux murs et d’avancer tout droit, car, disons-le, Outriders souffre du syndrome des jeux couloirs, il y a des murs invisibles de partout… Par ailleurs, toute votre aventure se résume à un couloir, un combat, un couloir, un combat ce qui rend la progression vraiment redondante. Avec ce type d’approche, ça passe ou ça casse !
Par ailleurs, bien qu’il n’y ait pas trente-six mille chemins qui s’offrent aux joueurs sur chaque Map parcourue (un peu plus vers le milieu / fin d’aventure tout de même), la carte est presque illisible en l’état. Quand vous affichez votre carte, on vous indique « vous êtes ici » sans même vous afficher un curseur de direction, vous avez bien souvent du mal à vous orienter pour suivre un chemin précis. Il n’y a d’ailleurs pas de minimap, juste un radar qui vous montre quelques icônes et un curseur d’objectif.
De gros problèmes de connexions avec les serveurs au lancement du jeu :
Ce n’est pas vraiment une surprise avec ce type de jeu qui oblige le joueur à communiquer constamment avec les serveurs et au cours de nos différentes sessions nous avons dû faire avec les nombreuses déconnexions. Mais à notre sens, rien ne justifie d’obliger le joueur à communiquer constamment avec les serveurs surtout que la majeure partie de l’aventure se joue sans problème en solo. Que des jeux multijoueurs compétitifs en ligne ou des jeux à l’interaction poussée entre joueurs imposent une connexion internet c’est une évidence même, mais un jeu qui prévoit d’être joué entièrement en solo sans restriction devrait permettre de jouer hors ligne pour éviter les déconnexions en pleines parties, chose qui est vraiment TRÈS pénible dans Outriders.
Quand vous vous heurtez à un pic de difficulté et que vous êtes sur le point de franchir ce pic de difficulté et que vos efforts sont ruinés par une déconnexion soudaine, il n’y a pas de sentiment plus frustrant. Rien que pour ce point, gros carton rouge aux développeurs qui se sont dit à un moment « on impose la connexion obligatoire » pour un jeu qui est jouable à 100% en solo… Si l’on peut leur reprocher cela, il est tout de même bon de souligner que les développeurs proposent Outriders comme une expérience complète à sa sortie, il ne s’agit pas d’un jeu à service et il n’y a d’ailleurs aucune microtransaction cosmétique et autres. Tout se débloque dans le jeu en jouant naturellement.
★ Au final, Outriders, un jeu qui vaut la peine d’être joué ?
Outriders n’est clairement pas une révolution dans le genre, mais propose tout de même une expérience de jeu correct. Ses bases sont plutôt solides, mais il y a pas mal de problèmes avec ses fondamentaux et notamment son histoire qui est ruinée par une mise en scène ultra bancale. Là où le jeu brille, c’est sur sa partie gameplay, notamment grâce à des combats nerveux et une IA dynamique qui ne reste pas statique dans son coin à attendre que vous lui tirez dessus. Nous avons rarement vu des ennemis aussi agressifs dans un looter-shooter. Si l’aventure est jouable à 100% en solo, l’aventure prend surtout tout son sens en coopération avec un ou deux joueurs supplémentaires. Si vous cherchez un bon jeu coop à jouer entre amis en 2021, Outriders à ce qu’il faut pour vous faire passer un bon moment !