Les joueurs découvraient en 2020 comment le samouraï Jin Sakai a bâti la légende du fantôme à travers toute l’île de Tsushima. Si le jeu brillait sur son aspect visuel et que le système de combat était l’un des points les plus intéressants du soft, on pouvait également lui reprocher un monde ouvert pas si différent des autres en termes d’activités de même que l’histoire découpée en multiples récits avait du mal à trouver son rythme. Les points forts l’emportant néanmoins largement sur les quelques faiblesses du titre, nous étions plutôt enthousiastes dans notre test pour cette nouvelle IP développée par les équipes du studio Sucker Punch.
Le voyage de Jin Sakai ne s’arrête pas à l’île de Tsushima, la preuve aujourd’hui avec la sortie de Ghost of Tsushima Director’s Cut (le 20 aout 2021) sur PS4 et PS5 qui comprend une extension qui prend place sur l’île d’Iki, un archipel situé dans le détroit de Tsushima ou une nouvelle menace mongole gagne en influence.
La version PS5 de cette Director’s Cut à quelques atouts supplémentaires dans sa manche par rapport à la version PS4 offrant une résolution 4K dynamique visant les 60 images par secondes sur un écran compatible, tandis que le soft tire parti des fonctionnalités de la DualSense (la manette de la PS5) et de ses gâchettes adaptatives. Les casques stéréo profitent de l’audio 3D et selon les développeurs, la synchronisation labiale pour le doublage japonais n’est possible que sur la PS5 (grâce au SSD de la console).
★ Note – Rassurez-vous, si vous jouez au jeu sur PS4, mais que vous récupérez une PS5 entre temps, vous pourrez upgrader votre version de Ghost of Tsushima Director’s Cut pour une poignée d’euros avec la garantie de pouvoir transférer vos données sauvegardées de la version PS4 vers la version PS5 très simplement. On ne va pas s’attarder sur la politique des tarifs pratiqués, mais les choses sont assez compliquées si vous cherchez à mettre à niveau votre version de base de Ghost of Tsushima.
Un nouvel ennemi puissant qui fait ressurgir le sentiment de culpabilité du fantôme :
Le contenu de l’extension devient accessible aux joueurs après qu’ils aient commencé le deuxième acte du jeu de base. La famille Sakai étant bien connue des locaux de l’archipel d’Iki, Jin doit dissimuler son identité une fois qu’il a posé le pied sur ces terres troublées. Il découvre très vite son ennemi, une dangereuse chamane guerrière « l’Aigle » qui a le pouvoir de façonner l’esprit de ses victimes grâce à une mystérieuse concoction.
Jin va évidemment devenir l’une de ses victimes, ce qui va lui faire revivre des passages traumatisants de son passé, ce qui va faire ressurgir dans le coeur de notre samouraï fantôme, un douloureux sentiment de culpabilité. L’influence de l’Aigle sur Jin ne va faire qu’exacerber cette situation, un ennemi tout aussi sournois et déloyal que Khotun Khan.
La narration est plus condensée que dans le jeu de base, hypnotique et parfois même dérangeante, cette extension met l’accent sur les émotions de Jin Sakai tout en approfondissant ses liens familiaux. Si l’extension démarre au début de l’acte 2 du contenu de base, il faut savoir que canoniquement, l’histoire qu’elle raconte se déroule après que vous ayez terminé la campagne principale de Ghost of Tsushima. À notre sens, il vaut donc mieux terminer l’histoire principale si vous ne l’avez encore jamais terminée avant de vous lancer dans le contenu de cette extension.
Le contenu d’Iki ne s’arrête évidemment pas à la ligne des quêtes principale, on y retrouve les fameux « récits mythiques » déjà présents dans le jeu de base qui sont toujours aussi réussis et intéressants à suivre et il y a d’autres activités annexes à découvrir en explorant cette nouvelle région. L’île d’Iki a un aspect plus tropical et luxuriant que l’île de Tshushima, et d’une superficie qui fait environ la moitié de la taille d’Izuhara. Le contenu supplémentaire s’inscrit de manière cohérente dans ce que proposait l’aventure initiale avec plus ou moins la même structure générale.
Les activités sur l’île « en plus des missions secondaires classiques auxquelles nous étions habitués dans le jeu original », comprennent cette fois des défis de tir à l’arc ou vous devez dégommer des cibles le plus vite possible. Atteindre la médaille d’or dans ces nouveaux défis demandera de l’entrainement et quelques moments de réflexion surtout quand on vous demande de dégommer plusieurs cibles en 7 secondes alors qu’elles sont toutes éloignées l’une de l’autre… Vous pourrez aussi toujours composer des haïkus et couper des bambous entre deux missions principales et secondaires en explorant cette nouvelle destination…
Parmi les nouvelles activités de l’île, on retrouve également une arène dans laquelle vous pourrez défier des guerriers. Dans ce dernier cas, les combats prennent la forme de duels classiques, à la seule différence qu’il y a un système de points, celui qui parvient à toucher sa cible cinq fois remporte la victoire. Il y a aussi des lieux d’adoration de cerfs et de sanctuaires de chats ou Jin sort sa flûte pour des instants de poésies sur ce que lui racontait sa mère.
Côté mécaniques de gameplay, le jeu offre au fantôme quelques nouvelles capacités intéressantes, notamment quand vous êtes à cheval. Vous avez par exemple désormais la possibilité de foncer sur les Mongols en faisant une ruée, les renversant comme des quilles sur votre passage. On ne va pas s’étendre sur toutes les nouveautés pour ne pas vous gâcher le plaisir de découverte manette en mains mais il y a évidemment de nouvelles choses à débloquer comprenant un ensemble de charmes.
Côté durée de vie de ce morceau d’île supplémentaire, comptez environ 5 heures de jeu si vous suivez les missions principales (pour l’histoire) en ligne droite et le double si vous cherchez le 100 % et peut-être même un peu plus si vous bloquez sur certains des défis annexes.
★ En conclusion, Ghost of Tsushima Director’s Cut, ça vaut le coup ?
Ghost of Tsushima était déjà très impressionnant visuellement sur PS4 et notamment sur le modèle PS4 Pro. Si l’édition Director’s Cut sortie sur PS5 offre une résolution 4K dynamique visant à maintenir les 60 images par secondes, le gain par rapport à la version PS4 n’est pas si flagrant que cela à l’écran. Le rendu est, disons, plus détaillé qu’il ne l’était auparavant. Ce qui est surtout intéressant, c’est que le jeu gagne en fluidité et les temps de chargements sont quasiment inexistants. On regrettera néanmoins que le SSD de la PS5 soit assez puissant pour permettre la synchronisation labiale pour le doublage japonais, mais ne le soit pas pour charger instantanément les armures de Jin…
Il faut parfois plusieurs secondes pour les voir apparaitre à l’écran dans le menu ou chez les marchands quand vous faites vos emplettes… À côté de cela, c’est un véritable plaisir de retrouver Jin Sakai et le voir se bâtir une nouvelle légende sur l’archipel d’Iki. Ne vous y trompez pas, Ghost of Tsushima reste l’un des meilleurs jeux de samouraï jamais fait. Si vous ne l’avez pas encore découvert, vous pouvez foncer sans hésiter, encore plus aujourd’hui avec cette édition Director’s Cut qui rallonge une durée de vie déjà très conséquente. Cette Director’s Cut ne se contente d’ailleurs pas de rallonger la durée de vie d’un jeu déjà excellent, il l’enrichit aussi brillamment.