Voilà une nouvelle qui en dit long sur les dérives actuelles des jeux vidéo et sur l’avenir de la licence Call of Duty de plus en plus inquiétante. Le prochain opus de la série, Black Ops 6 qui est prévu pour fin 2024, ne sera pas une sortie indépendante comme nous en avons l’habitude. Au contraire, il sera considéré comme un simple DLC (contenu téléchargeable) intégré au hub QG de Call of Duty, une plateforme centralisée qui regroupe tous les derniers épisodes de la série.
Heureusement, Treyarch, les développeurs du prochain Call of Duty, tempère et assure que malgré que Black OPS 6 soit listé comme DLC sur le HUB, cela n’empêche pas qu’il s’agira bien d’un titre complet et distinct de Modern Warfare 3. L’étiquette « DLC » est simplement une classification technique due au nouveau système centralisé de l’app QG, et non une indication sur l’ampleur ou le contenu du jeu.
Si le jeu est annoncé comme complet, ou est le problème alors ?
Le QG de Call of Duty, lancé fin 2022, a été conçu pour simplifier l’accès aux différents jeux et modes de la franchise. En théorie, l’idée semblait bonne, un seul point d’accès pour tous vos jeux Call of Duty depuis les derniers remakes de Modern Warfare. Cependant, dans la pratique, ce hub est devenu un véritable cauchemar pour de nombreux joueurs. Le problème ne réside pas tant dans le fait que Black Ops 6 soit étiqueté comme un « DLC ».
Le véritable problème est l’impact de ce hub QG sur l’expérience utilisateur. Autrefois, chaque jeu Call of Duty avait sa propre identité visuelle, avec des menus qui lui étaient propres et qui reflétaient l’esthétique et le ton spécifiques de chaque opus. Aujourd’hui, tout est noyé dans une interface utilisateur des plus confuses, ressemblant plus à Netflix qu’à un jeu vidéo avec sa propre identité. Cette uniformisation ne fait qu’aggraver la confusion déjà existante dans l’écosystème du jeu, où gérer les différents packs de contenu (campagne, multijoueur) est déjà un casse-tête pour beaucoup. Allumez cette « merde » en 2024, on ne sait même plus à quoi on joue tellement tout y est confus…
Cette tendance à centraliser tous les jeux dans un seul hub est très inquiétante pour l’avenir des jeux vidéo, en particulier pour ceux qui préfèrent les versions physiques. Que contient réellement le disque que vous achetez ? De plus en plus souvent, il ne sert que de « clé d’accès » pour jouer, sans contenir aucune donnée (ou partiellement) permettant de jouer hors ligne, même à la campagne solo. Tout est stocké sur des serveurs, vous obligeant à être constamment connecté. Cette dérive n’est pas unique à Call of Duty. D’autres éditeurs, comme Ubisoft avec son projet Assassin’s Creed Infinity, emboîtent le pas. Ce sera aussi un HUB qui va rassembler tous les jeux à venir de la licence AC, avec potentiellement une connexion obligatoire requise.
☆ Note – Ce qui sera le cas pour Assassin’s Creed Shadows, plus d’infos ici : Assassin’s Creed Shadows Ubisoft Clarifie la Nécessité de la Connexion Obligatoire pour un Jeu Solo.
C’est une tendance inquiétante qui remet en question la propriété des jeux, la préservation à long terme et l’accessibilité. Si les serveurs sont un jour éteints, que restera-t-il de ces jeux ? Le hub QG de Call of Duty est peut-être le symbole le plus visible de cette évolution préoccupante. Bien que l’intention de simplifier l’accès aux jeux soit louable, l’exécution laisse clairement à désirer et certainement pas à l’avantage de l’utilisateur.
Au lieu d’améliorer l’expérience utilisateur, elle la dégrade, noyant l’identité unique de chaque jeu dans une mer de tuiles indigestes comme on choisirait sa prochaine série Netflix à regarder. Pour les fans de Black Ops, la nouvelle que le sixième opus sera un jeu complet et non un simple ajout est rassurante. Mais le fait qu’il soit intégré à cet horrible hub et étiqueté comme DLC a de quoi donner quelques sueurs froides. L’atmosphère unique qui a fait le charme de la série, avec ses écrans de télévision hantés et sa musique emblématique, risque d’être diluée dans cette interface uniformisée dégueulasse, ne mâchons pas nos mots. Il va falloir un jour que la communauté gaming se réveil et cogne sévèrement du poing sur la table pour mette fin à cette mascarade.