Disponible depuis le début du mois de juillet 2024 sur PlayStation 5, The Legend of Heroes: Trails Through Daybreak marque un nouveau chapitre dans la célèbre série de RPG de Nihon Falcom. Nous avons eu l’occasion de plonger dans cette aventure (dans sa version PS5) qui ouvre une nouvelle ère pour la franchise.
Trails Through Daybreak est le onzième opus principal de la série Trails, elle-même faisant partie de la franchise plus large The Legend of Heroes. Ce jeu inaugure l’arc narratif de Calvard, marquant ainsi la seconde moitié de la saga Trails. L’histoire se déroule en S.1208, un an après les événements de Trails into Reverie, dans la République de Calvard qui connaît une croissance économique sans précédent, mais fait face à des problèmes de société.
Le joueur incarne Van Arkride, un jeune homme travaillant comme Spriggan – une sorte de détective chasseur de primes – à Arkride Solutions Office. L’intrigue démarre lorsque Van est approché par Agnès Claudel, qui lui demande de l’aide pour retrouver des orbments appelés Oct-Genesis. Le système de combat du jeu innove en proposant deux modes, d’un côté des batailles en temps réel rappelant la série Ys de Falcom, et des combats au tour par tour traditionnel de la série. Le joueur est encouragé à utiliser les deux modes, qu’il peut alterner librement en dehors des combats de boss. Sans entrer dans les détails que nous découvrirons au fil du test, Trails Through Daybreak cherche à proposer une expérience riche et approfondie, fidèle à la réputation de la série tout en apportant quelques nouveautés intéressantes.
Trails Through Daybreak marque le début d’un nouvel arc dans la série, se déroulant dans la République de Calvard. Le jeu est conçu pour être accessible aux nouveaux joueurs, tout en offrant des références subtiles aux événements passés pour les fans de la série. Le protagoniste, Van Arkride, travaille sur des missions parfois moralement ambiguës. Son partenariat avec Agnès Claudel, une lycéenne à la recherche des orbments Oct-Genesis, forme le cœur de l’intrigue. Le jeu aborde des thèmes liés aux tensions sociales et politiques dans un pays en pleine croissance économique, tout en explorant les différentes perspectives de ses personnages. La narration s’articule autour des contrastes entre Van, un personnage expérimenté et prudent, et Agnès, plus optimiste et confiante, créant ainsi une dynamique entre les personnages qui évolue au fil de l’histoire.
Il est intéressant de noter que Van Arkride, le personnage principal, se distingue dans le paysage des RPG traditionnels. Van n’est pas le héros prédestiné ou le sauveur typique que l’on retrouve souvent dans ce genre de jeux. Son rôle de Spriggan le place dans une position particulière, il incarne un professionnel pragmatique évoluant dans un monde complexe. L’expérience de Van se reflète dans sa personnalité, il est du genre prudent et sceptique envers les personnes qu’il rencontre et les situations auxquelles il est confronté. Cette approche contraste avec l’archétype du héros naïf souvent présent dans les RPG japonais. Van fait preuve d’un sens de l’observation aiguisé et d’une capacité à anticiper les événements, ce qui en fait un protagoniste intrigant et vraiment intéressant à suivre.
Les développeurs ont introduit une nouvelle mécanique à Trails Through Daybreak, un système d’alignement LGC (Law, Gray, Chaos), visant à ajouter une dimension de choix moral au jeu. Tout au long de l’aventure, le protagoniste Van Arkride est confronté à des décisions qui influencent son alignement sur ces trois axes. Ces choix se présentent principalement lors de l’histoire principale et des quêtes secondaires, affectant souvent le destin de personnages secondaires. Chaque décision attribue des points dans l’une des trois catégories morales. Le système comporte cinq niveaux pour chaque alignement, et certains points sont également gagnés automatiquement au fil du jeu. L’impact principal de ce système se manifeste dans les chapitres avancés, où un choix spécifique devient disponible si un alignement atteint au moins le niveau trois. De plus, maximiser un alignement débloque l’apparition de monstres spéciaux à un certain moment de l’aventure. Cependant, la mise en œuvre de ce système semble seulement effleurée avec un réel manque de conséquences significatives sur l’histoire globale et les personnages principaux en fonction de notre alignement. Bien que le concept soit intrigant et s’aligne bien avec la complexité morale du personnage de Van, son exécution actuelle laisse à désirer en termes d’influence réelle sur l’expérience de jeu.
Le jeu accorde une importance considérable au développement des personnages et de l’univers, ce qui se traduit par une abondance de textes. Cette approche narrative, bien qu’appréciée par certains joueurs, pourrait en frustrer d’autres qui recherchent une expérience de jeu plus dynamique. Les longues séquences de dialogues, présentes même dans les quêtes secondaires, peuvent parfois ralentir le rythme de l’aventure. L’absence de doublage pour une grande partie de ces dialogues accentue cette impression de longueur. De plus, il convient de noter que le jeu est intégralement en anglais, sans option de texte en français. Cette localisation limitée, courante pour les titres de NIS America, ajoute une barrière pour certains joueurs, notamment lorsque le jeu utilise quelques termes complexes.
Au fil de notre progression dans ce nouvel arc, nous avons constaté un certain déséquilibre entre les différentes phases de jeu. Les séquences d’exploration, de donjons et de combats sont fréquemment entrecoupées de longues périodes de dialogues et de développement narratif. Il n’est pas rare de passer deux heures à suivre l’histoire et à lire des boîtes de dialogues pour seulement trente minutes de gameplay, ce qui en fait le plus gros point faible du jeu à notre sens. Il faudrait que les équipes de Nihon Falcom rééquilibrent la balance surtout qu’une majorité de textes nous a semblé vraiment superflue. C’est vraiment dommage, on tient certainement le « Trails » le plus mature avec l’une des meilleures histoires de la série, mais ça parle, ça parle…. On finit par bâiller fort… une nouvelle fois, il faudrait peut-être penser à rééquilibrer la balance.
Bon, coté gameplay, c’est quand même du très haut niveau pour un RPG au tour par tour et l’introduction de mécaniques de jeux en action-RPG apporte au genre quelque chose de nouveau que nous avons envie de revoir dans d’autres jeux. Le système de combat de Trails Through Daybreak représente une évolution significative pour la série, tout en conservant ses fondamentaux. Le cœur du gameplay repose sur un système de combat au tour par tour complexe et stratégique, enrichi par une multitude de mécaniques. On y retrouve les traditionnels S-Crafts, des attaques spéciales emblématiques de la série, ainsi qu’une importance accrue accordée au positionnement des personnages. Le système d’Orbment a été revu, rendant le déblocage des slots plus gratifiant grâce à une progression plus étalée. Le nouveau système SP ajoute une couche stratégique supplémentaire, influençant l’activation des capacités des Orbments et l’utilisation des puissants S-Crafts.
Le jeu introduit également de nouveaux éléments comme les S-Boosts, qui permettent d’améliorer les statistiques des personnages. La grande nouveauté réside dans l’ajout d’un mode de combat en temps réel appelé « Field Battle ». Ce système permet d’affronter rapidement des ennemis plus faibles et d’obtenir un avantage tactique avant de basculer vers le combat au tour par tour pour les affrontements plus difficiles en une pression de touche. L’ensemble de ces mécaniques offre aux joueurs une grande variété d’options tactiques, rendant chaque combat potentiellement unique et engageant. Cette richesse du système de combat, combinée à la diversité des environnements explorables, fait de Trails Through Daybreak l’un des épisodes les plus ambitieux de la série en termes de gameplay et d’exploration.
En conclusion, The Legend of Heroes: Trails Through Daybreak la bonne pioche de l’été ?
The Legend of Heroes: Trails Through Daybreak est assurément une bonne pioche pour tous les fans de RPG au tour par tour. Le système de combat de Trails Through Daybreak innove en combinant des éléments en temps réel et au tour par tour, une première dans la série. Sur le terrain, les joueurs peuvent engager des combats rapides en temps réel, utilisant des combos et des esquives pour affaiblir les ennemis avant de passer au combat au tour par tour. Cette phase initiale peut donner un avantage stratégique en retardant les tours des adversaires. Une fois en combat, le jeu offre une profondeur tactique considérable avec l’utilisation de Crafts et d’Arts, gouvernés respectivement par des jauges spéciales. La composition de l’équipe et le positionnement des personnages jouent un rôle important.
Bien que la courbe d’apprentissage puisse sembler abrupte au début, la maîtrise de ces mécaniques devient vite gratifiante. Le système de Quartz ajoute une couche supplémentaire de personnalisation, permettant d’affiner les capacités des personnages. En dehors des combats, le jeu propose une approche narrative et des quêtes annexes qui enrichissent l’univers et le développement des personnages. Malgré quelques déséquilibres dans le rythme entre narration et action, Trails Through Daybreak est suffisamment riche et varié pour satisfaire les amateurs de RPG japonais en quête de profondeur avec une durée de vie assez importante (le jeu est long, très long). Malheureusement pour certains joueurs, le jeu n’offrant pas de textes en français, ça peut vite limiter la compréhension globale du soft, surtout face à une surabondance de textes jusqu’à plus soif.