Koji Igarashi (alias IGA) est connu de tous pour son travail sur la licence Castlevania dont il a été le producteur pendant plusieurs années avant son départ de Konami en 2014. Une année plus tard, l’homme lance une campagne sur la plateforme de financement participatif Kickstarter pour faire financer le successeur spirituel des Castlevania, Bloodstained: Ritual of the Night. Une campagne plus que réussie qui aura permis au projet d’atteindre plus de 5,5 millions de dollars en 2015.
Quelques années plus tard, Bloodstained: Ritual of the Night est enfin disponible sur la plupart des plateformes de jeux actuels, il est développé par le studio ArtPlay et édité par l’éditeur 505 Games. Le jeu est supervisé par Koji Igarashi lui même, on retrouve aussi d’autres noms de l’univers des jeux vidéo japonais comme Mirichu Yamane, compositrice largement connue pour son travail sur la série Castlevania. Elle a été secondée par Ippo Yamada qui lui a auparavant travaillé sur des licences comme Resident Evil ou encore Mega Man.
Il faut savoir qu’au fil de son développement, Bloodstained: Ritual of the Night est passé par plusieurs visages et a connu bon nombre de rebondissements (changement de style, de graphisme, version Wii U et PS Vita oubliée)… À tel point que les joueurs n’étaient plus très sûrs du potentiel du jeu…
Nous avons eu l’occasion de tester la version PS4, il est temps de vous donner notre point de vue et de vous dire si oui ou non Bloodstained: Ritual of the Night est le digne successeur de Castlevania.
Le point scénario, Bloodstained, ça raconte quoi ?
Le jeu se déroule au XIXe siècle, on y incarne une jeune femme connue sous le prénom de Miriam, orpheline depuis sa naissance et adoptée par la Guilde des alchimistes. Une guilde qui n’a pas manqué de se servir de son corps dans le but de réaliser quelques expériences pour le moins douteuses, s’en résulte les étranges motifs qui recouvrent une bonne partie de la peau de Miriam.
Plongée dans un coma de près de 10 ans, notre héroïne maudite se réveil un beau jour alors que les démons ont envahi le royaume. Étant capable d’absorber des cristaux pleins d’énergie démoniaque et d’augmenter ses propres pouvoirs, elle va partir en exploration d’un énorme château tortueux et sinistre à la poursuite de Gebel, antagoniste de cette histoire. Elle va en effet découvrir que Gebel a utilisé la magie et un tome interdit pour faire apparaitre dans le royaume des hordes de monstres qui ravagent tout.
Si l’on peut facilement excuser le scénario simpliste, c’est la mise en scène qui peut vraiment paraitre assez pauvre sur la longueur, détachant complètement le joueur derrière son écran du conflit qui se joue. Les scènes sont souvent maladroites et mal réalisées entrecoupées de dialogues sans la moindre animation. Heureusement, le reste du jeu se montre bien meilleur, et de toute façon c’est surtout pour son gameplay et son aspect de « Metroidvania » que Bloodstained était attendu des joueurs. Après tout, on est là pour casser du monstre par centaines et découvrir tous les secrets d’un château sombre et sinistre.
Un Metroidvania (Igavania?) bien pensé et généreux en contenu :
Ce qui est bien avec les Metroidvania en général c’est qu’on ne vous prend pas trop par la main pour vous montrer ce que vous devez faire. Et c’est exactement le cas avec Bloodstained. La structure et le gameplay du jeu sont assez similaires à un Castlevania, le joueur explore une grande carte aux zones interconnectée entre elles. Très vite, les routes se multiplient, vous devez explorer en long, en large et en travers chaque recoin pour trouver l’objet ou la capacité qui vous permettra d’avancer dans votre quête. Le double saut vous permet par exemple d’atteindre des plateformes jusqu’alors inaccessibles tandis que le rayon réflecteur lui vous permet de vous téléporter sur une courte distance et ainsi ouvrir de nouvelles voies à Miriam.
Le joueur qui prend le temps d’explorer les différentes salles est toujours récompensé de la meilleure manière qu’il soit, améliorations permanentes dispersées ici et là, secrets derrière les murs, coffres aux trésors, accès à de nouvelles zones, etc. La carte est plutôt vaste et les lieux variés. Si vous voulez tout découvrir, il faut compter entre 25 et 35 heures et pas seulement pour tout explorer… Mais aussi pour finir toutes les quêtes secondaires, compléter le compendium qui est plutôt fourni (tout est répertorié) et pour que Miriam acquière tous les pouvoirs (fragments). Si vous vous concentrez uniquement sur l’histoire en ligne droite, vous atteindrez le générique au bout de 15 heures environ. Ce qui est plutôt pas mal pour ce type de jeu… Sachant qu’après un premier cycle vous avez la possibilité de retenter l’aventure grâce à un mode « New Game Plus » qui propose des niveaux de difficulté plus élevés.
Armes, équipements, cuisine, craft, système de combat :
Le système de combat de Bloodstained est assez simple avec des animations plutôt limitées. Mais il y a assez d’armes et pouvoirs magiques pour apporter de la variété et des possibilités. Épées, lances, fouets, armes magiques, il y a une grande variété d’objets offensifs dont certains ont des effets amusants et surprenants. Miriam a aussi la possibilité d’absorber des fragments cristallisés des monstres qu’elle affronte. Chacun des ennemis du jeu (ou presque) peut être cristallisé permettant à notre jeune héroïne de renforcer ses pouvoirs magiques et de surcroit de donner de nouvelles possibilités aux joueurs au-delà de la simple arme tenue en mains.
Tuer des monstres permet à Miriam d’acquérir des points d’expérience qui lui permettent en retour de gagner en niveau à l’image d’un RPG et ainsi d’augmenter ses stats de base. En plus des fragments magiques, les monstres peuvent lâcher toutes sortes d’objets comme des matériaux, de puissantes armes / armures ou encore des accessoires de tous genres. Le nombre d’objets dans le jeu force le respect avec certains items qui dispose d’effets, disons… Intéressant ! et d’autres qui ont des effets, disons… complètement inutiles ! Vous pouvez en effet obtenir des accessoires qui changeront l’angle de vue du jeu, effet zoomé, dézoomé, vue aérienne, il y a pas mal de petites choses comme celle-ci à découvrir simplement en équipant un accessoire, une pièce d’armure ou une arme spécifique.
Miriam a la possibilité de se rendre dans une sorte de HUB (base) ou elle peut parler avec quelques survivants de l’église qui l’aident dans sa quête. C’est aussi le lieu idéal pour les joueurs où il est possible d’y faire ses emplettes, d’utiliser un système d’artisanat ou encore prendre part à quelques quêtes secondaires. Auprès de « Johannes », vous pouvez faire de multiples choses comme par exemple améliorer vos fragments démoniaques en échange de matériaux ce qui a pour effet de renforcer leurs effets et les rendre plus efficaces en combat. L’associé de Miriam vous propose différents services, dont la cuisine si vous lui apportez des ingrédients.
Oui, dans Bloodstained vous ne faites pas que taper sur des monstres et explorer les recoins d’un sinistre château… il y a aussi de la cuisine. C’est d’ailleurs une facette du jeu qu’il ne faut pas négliger, car lorsque Miriam prépare un plat, elle a la possibilité de le consommer pour obtenir une amélioration permanente de ses statistiques de base. Chaque plat qui sera consommé une première fois permettra d’obtenir un bonus de stats (souvent indiqué sur la fiche du plat) permanent, les autres fois qu’elle consomme un plat qu’elle a déjà gouté, les points de vie de Miriam sont restaurés.
★ En résumé, Bloodstained: Ritual of the Night est-il un bon jeu à faire ?
Metroidvania ou Igavania, peu importe le terme que vous préférez employer pour parler de Bloodstained: Ritual of the Night, le fait est que Koji Igarashi a réussi son pari de proposer aux joueurs une belle alternative (successeur) à la licence Castlevania. le jeu dispose d’un gameplay varié, d’une carte immense aux zones interconnectées qui ont chacune une ambiance bien spécifique.
Les musiques collent bien à l’ambiance générale, les thèmes se renouvellent et accompagnent le joueur continuellement. Le seul défaut majeur que l’on pourrait trouver à Bloodstained: Ritual of the Night, c’est son rendu général qui est très loin des standards actuels avec un style en 2,5D vraiment fade et des animations d’un autre temps. La question qui se pose, c’est de savoir s’il vaut mieux avoir un jeu au gameplay efficace et au rendu médiocre ou un jeu au rendu sublime et au gameplay médiocre ?