Actuellement, ceux qui possèdent déjà The Last of Us Part II dans sa version PS4 peuvent aisément insérer leur copie du jeu dans le lecteur de la PlayStation 5 ou lancer une copie numérique pour profiter du jeu dans d’excellentes conditions. Les graphismes de la version PS4 demeurent toujours aussi impressionnants, et grâce à un patch, il est également possible d’exécuter le jeu à 60fps. Naughty Dog a dû rendre attrayante l’idée de posséder la version PS5 du jeu, car, comme vous l’aurez peut-être compris, une édition remasterisée de TLOU2 sera bientôt disponible sur PS5 (le 19 janvier 2024). Cependant, il est légitime de se demander dans quelle mesure cette version diffère de son homologue sur PS4 et quel est le véritable intérêt de réinvestir dans cette nouvelle édition du jeu. Le studio s’est-il uniquement consacré à l’amélioration significative du côté visuel ? C’est ce que nous allons découvrir dans ce test.
The Last of Us Part II est certainement l’un des jeux les plus controversés de ces dernières années, principalement en raison de son histoire sombre, violente et parfois même perturbante. Personne n’aurait pu anticiper les événements qui ont suivi la conclusion du premier jeu, qui mettait en avant le duo Éllie / Joël notamment en explorant cette fois différents points de vue pour justifier les actions des uns et des autres, pour nous dévoiler deux faces d’une même pièce. Abby, par exemple, devient un personnage clé de l’histoire que l’on peut détester pour une raison précise, puis finalement apprécier quand on comprend pourquoi elle agit comme elle le fait. Le résultat final est une histoire extrêmement passionnante que l’on traverse de bout en bout, avec un dénouement qui nous tiraille entre ce qui est bon et mauvais. Nous ne reviendrons pas sur le jeu dans sa globalité. Si vous l’avez fait, vous savez à quel point The Last of Us Part II est incroyable, non seulement pour son histoire, mais aussi pour son gameplay, et la structure des niveaux qui forment le monde apocalyptique dans lequel nous évoluons en suivant les péripéties des protagonistes jouables dans cette suite. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre test initial ici : Test The Last of Us Part 2 notre avis sur la suite tant attendue des aventures de Ellie et Joel.
Dans ce test, ce qui nous intéresse c’est la version PS5, ce qu’elle offre par rapport à la version PS4 et si ça vaut vraiment le coup de repasser à la caisse. Le jeu est incroyable c’est une certitude, le talent des Dogs n’est plus à démontrer. Mais cette édition, à notre sens, n’est peut-être pas si indispensable. Nous avons reparcouru le jeu dans son ensemble pour voir le travail de remasterisation effectué et on en ressort assez mitigé dans l’ensemble… Explication !
Tout d’abord, il est évident que le jeu tire parti de certaines capacités de la PlayStation 5 notamment avec une prise en charge complète de la manette DualSense, et en affichant des temps de chargement vraiment rapides. Si le jeu propose deux modes de graphismes, « fidélité » et « performance » que l’on connait très bien maintenant, il n’est pas vraiment évident de se rendre compte des améliorations par rapport à la version PS4 tournant sur une PS5. Même côté à côté, il est difficile de savoir quelle est la version « remasterisée » et quel est l’original… Et l’aventure est toujours la même que celle qui est arrivée entre nos mains en 2020 avec aucun ajout à l’histoire.
Pour y trouver un réel intérêt, il faut aller chercher du côté des nouveautés propres à cette version. En effet, la version remastérisée inclut du contenu coupé, comprenant notamment trois niveaux qui n’ont pas été intégrés à la version originale du jeu. Ces niveaux offrent un aperçu du développement précoce du jeu. Malheureusement, il s’agit de niveaux non finalisés qui n’ont pas été intégrés à l’aventure. Ils sont accessibles depuis le menu principal. Ainsi, nous découvrons des niveaux intitulés « la fête à Jackson », « les égouts de Seattle » et « La chasse ». Se déroulant à différents moments de la campagne, ces niveaux sont destinés à une exploration post-jeu, accompagnés d’introductions par Neil Druckmann expliquant pourquoi ces passages n’ont pas été finalisés et retenues pour le jeu final. Nous évoluons donc dans des environnements où il manque des morceaux d’animations, des dialogues, et qui ne mènent à rien d’autre que le plaisir d’avoir des petites anecdotes. Bien que petits et inachevés, les niveaux eux-mêmes offrent en effet une approche interactive et novatrice pour découvrir des bonus ou les coulisses d’un jeu, avec différents commentaires signalés par des bulles de dialogues dans l’environnement, où les développeurs nous dévoilent leurs intentions pour ces passages. C’est intéressant, mais bref, et certainement pas quelque chose sur lequel on revient une fois vu pour la première fois.
Le plus gros des nouveautés se trouve dans un mode appelé « sans retour » qui intègre des mécaniques de jeu empruntées aux roguelike. Accessible depuis l’écran titre, ce mode offre la possibilité de choisir parmi plusieurs personnages rencontrés au cours de l’aventure principale. Ainsi, non seulement Ellie et Abby sont disponibles, mais également Dina, Jesse, Lev, Mel, ainsi que d’autres personnages croisés au fil de l’aventure. Chacun de ces personnages dispose d’attributs uniques, offrant ainsi une variété de styles de jeu. Initialement, la plupart des personnages sont verrouillés, mais ils peuvent être débloqués en relevant une série de défis. Cela nous donne une raison de s’investir dans ce mode, permettant le déblocage de personnages jouables et de skins.
Ces skins peuvent ensuite être utilisés dans l’histoire principale. Pour le déroulement du mode, nous devons compléter six salles tirées de sections du jeu de base. Cela signifie que le design de ces niveaux est familier, mais les défis sont uniques et varient à chaque nouvelle session. Il y a quatre types de missions différentes. Vous devez parfois survivre à trois vagues de quatre ou six ennemis, d’autres fois l’objectif est de survivre pendant un certain temps alors que de plus en plus d’adversaires apparaissent autour de vous, le troisième type de mission nous demande de protéger un coéquipier dans une zone spécifique jusqu’à ce que le temps imparti soit écoulé et il y a aussi une sorte de mode capture ou il est possible d’obtenir des ressources supplémentaires en parvenant à vaincre un groupe d’adversaires dans un temps imparti. Le roguelike est jouable uniquement en solo, il n’y a pas de multijoueur que ce soit en ligne ou en local. C’est dommage, ça aurait peut-être donné une autre saveur si on avait pu partager ce mode avec un ami rien qu’en local en connectant deux manettes.
Entre chaque mission, on est dirigé vers une salle servant de lieu de préparation, équipée d’un établi et d’autres éléments. Une fois dans cette salle, un tableau permet de choisir l’embranchement des missions à suivre, jusqu’à atteindre le boss final. Les défis sont entièrement procéduraux pour ce qui concerne le type d’ennemis auxquels nous faisons face, mais les niveaux conservent les même structures que dans l’histoire. L’aspect procédural apporte une rejouabilité au mode, offrant ainsi la sensation de vivre constamment quelque chose de nouveau dans l’univers de TLOU2 et son gameplay.
À l’instar de tout bon roguelike, tout ce que vous obtenez au cours de ces parties n’est pas permanent, qu’il s’agisse des améliorations d’armes, des objets ou des ressources obtenus. En cas de décès, tout est perdu, même si vous parvenez à terminer le mode. Le but est d’accomplir une série de défis avec les personnages pour débloquer des éléments permanents tels que d’autres personnages jouables et des skins, comme mentionné précédemment. En soi, le mode n’est pas dénué d’intérêt, mais il n’a pas la portée de l’histoire principale en termes d’attention du joueur.
Enfin, mais non moins important, The Last of Us Part II Remastered inclut également un mode de jeu entièrement axé sur la guitare. Cela va bien au-delà du mini-jeu que nous ayons vu dans la campagne principale, car il est possible de choisir différents instruments tels qu’un banjo et différents styles de guitares électriques, chacun avec un son unique permettant de laisser libre cours à l’imagination pour recréer des chansons connues ou composer entièrement des musiques.
Vu que nous avons déjà noté The Last of Us Part II avec un précédent test, nous n’afficherons pas de score dans celui-ci. Gardez en tête la note initiale que nous avions donnée au jeu qui est toujours valable. Pour savoir si vous devez oui ou non posséder cette version remasterisée, sachez simplement que l’intérêt est moindre si vous avez déjà vécu l’aventure. Si en revanche vous n’avez jamais joué au jeu et que vous ne possédez pas la version PS4, alors il n’y a pas photo, tournez-vous directement vers cette édition remasterisée qui offre une expérience de jeu, disons « plus complète ». Pour ceux qui possèdent déjà la version PS4 le meilleur compromis est d’acheter directement l’upgrade numérique affiché à seulement 10 euros sur le PlayStation Store pour profiter des ajouts de cette version « remasterisée ».