Trois années nous séparent d’un Dirt 4 qui a eu du mal à trouver sa place à mi-chemin entre le jeu d’arcade accessible pour tous et la simulation automobile exigeante et punitive. Avec ce cinquième opus, la série Dirt prend plus que jamais le virage de l’arcade oubliant totalement la semi-approche réaliste de Dirt 4. La série principale « Dirt » se veut désormais résolument tournée vers une conduite de type « arcade à l’ancienne » qu’il ne faut plus confondre avec « Dirt Rally » et plus récemment « Dirt Rally 2.0 » qui cherche plutôt à offrir une expérience proche de la simulation automobile. Et le premier constat en allumant Dirt 5, c’est que le jeu a pour but principal de vous divertir sans la moindre prise de tête. Choisissez votre mode de jeu, votre véhicule et appuyez simplement sur le champignon. Nous avons récemment eu l’occasion de jouer à ce tout nouveau Dirt 5 dans sa version Xbox One. Il est temps de vous livrer notre avis sur cette nouvelle production de Codemasters. Un test réalisé sur la Xbox One X de Microsoft.
Rappelons tout de même que la sortie du jeu est prévue sur PC, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series et Google Stadia en novembre 2020. Plus précisément, vous pourrez commencer à jouer à Dirt 5 sur PC, PlayStation 4 et Xbox One dès le 6 novembre 2020 si vous décidez de vous le procurer à sa sortie tandis que les versions Xbox Séries X et PS5 arriveront respectivement le 10 novembre 2020 et le 19 novembre 2020. Rappelons que les possesseurs d’une version « ancienne génération » (PS4 / Xbox One) pourront bénéficier d’une mise à jour gratuite de mise à niveau vers la version Xbox Séries X / PS5 pour pouvoir profiter des caractéristiques techniques des deux nouvelles consoles de Microsoft et Sony. En d’autres termes, vous profiterez de ce Dirt 5 avec des visuels améliorés et un gameplay plus fluide qui tiendra normalement les 60 FPS (60 images par secondes). Dans ce test, nous ne parlerons que de la Xbox One X sur laquelle nous avons eu l’occasion de parcourir le jeu. Nous ajouterons quelques informations supplémentaires « de comparaison » dès la sortie de la Xbox Séries X le 10 novembre 2020.
Dirt 5 offre un contenu généreux et bien garni :
Le soft de Codemasters Cheshire met en avant pas mal de modes de jeu… Que ce soit le classique mode Arcade pour des parties funs et rapide à un joueur ou à plusieurs en partageant le même écran, le jeu a aussi ce qu’il faut pour les joueurs désireux de s’affronter en ligne grâce à ses fonctionnalités multijoueurs, mais surtout Dirt 5 propose un mode carrière bien garni aux épreuves qui se comptent par dizaines (et diviser en 5 chapitres) comprenant du rallycross en tout genre, des courses sur glace de jour comme de nuit avec parfois des conditions climatiques dynamiques (avec un effet accéléré) qui viennent compliquer les choses, que ce soit au volant de voitures sportives très puissantes, des SUV et même des buggies tout-terrain. Peu importe le mode sélectionné, le jeu offre un véritable tour du monde dans des décors superbement travaillés et représentés, l’identité visuelle est très réussie et même la version Xbox One n’a certainement pas à rougir face aux nouvelles consoles qui arrivent prochainement.
Et évidemment, tout cela dans le plus pur style de conduite « arcade » à l’ancienne sans prise de tête et sur fond de musiques entrainante. Une chose est certaine, le nouveau bébé de Codemasters ne manque ni de contenu et de fun. Entre deux épreuves du mode carrière, il est possible de rejoindre le mode « Playgrounds » qui est là pour prolonger le plaisir ! En effet, Dirt 5 offre à ses joueurs un éditeur de circuit / arènes pour laisser libre cours à son imagination. Des créations que vous pouvez ensuite partager en ligne avec les joueurs du monde entier. Une excellente idée qui devrait augmenter la durée de vie du soft si la communauté suit puisqu’il est possible à loisir de tester tout le contenu qui aura été publié sur les serveurs de Dirt 5. À voir dans le temps si de jolies créations fleuriront.
Comme précisé, le mode carrière est divisé en cinq chapitres pour un total de plus de 120 épreuves au total. Des courses tout-terrain qui se déroulent dans plusieurs pays du monde, dont le Brésil, la Chine, la Norvège et l’Afrique du Sud. Des courses en hors-pistes, des sprints qui partent d’un point A pour rejoindre un point B et d’autres choses plus exotiques du genre courses sur glace, ou encore les courses Stampede, où le terrain est très accidenté. Ce qui choque pas mal en revanche ce sont ces podcasts que vous pouvez écouter entre chaque épreuve qui sont proches du ridicule. Il est étrange que les équipes de Codemasters aient tant vanté la narration du jeu qui nous a paru totalement insipide et ringard.
Dans Dirt 5 vous n’avez pas à avoir peur de froisser la tôle d’un véhicule ou terminer la course avec une bagnole toute cabossée puisque cela ne coutera rien du tout en réparation. Vous pouvez donc faire des accidents et terminer une course avec une voiture proche de l’état d’épave, cette dernière sera réparée automatiquement sur l’épreuve suivante. L’argent que vous accumulez au cours de la carrière (Dirt Dollars) sert essentiellement à acheter de nouvelles voitures de rallye emblématiques réparties en une dizaine de catégories qui sont ensuite visibles dans votre garage et que vous pouvez personnaliser. Vous pouvez ajouter des stickers, des textures, modifier la couleur… Il s’agit par contre de choses purement visuelles, vous ne pouvez pas faire de modifications mécaniques sur les voitures que vous avez débloquées pour changer leur comportement sur la route par exemple. Les stats des voitures sont prédéfinies de base, un système de notation de C à S qui détermine la performance et la maniabilité.
Le fun avant tout, au détriment du challenge :
C’est en tout cas le constat qui ressort après que nous ayons terminé le mode carrière et testé un peu toutes les fonctionnalités du jeu. On sent que l’idée première des développeurs était de « divertir » au maximum les joueurs derrière leur écran… Des menus très colorés, des voitures au comportement exagéré, un abus d’effets visuels en tout genre pour rendre les courses moins monotones.
Un petit peu trop même puisqu’on perd toute notion de réalisme et d’exigence que l’on peut retrouver dans d’autres jeux estampillés « Dirt ». Il n’est donc pas possible de modifier le comportement d’une voiture, ou d’améliorer son score de performance. Quand vous choisissez une course, vous choisissez aussi un véhicule dans la catégorie qui est lié à l’épreuve et de ce que l’on a constaté c’est qu’il n’y a même pas besoin de débloquer d’autres véhicules pour remporter ces épreuves… Le jeu en solo est vraiment TROP facile dans sa difficulté standard.
À tel point qu’en à peine 5 heures, nous avions le crédit de fin devant les yeux… Attention, ça ne veut pas dire qu’il ne restait plus rien à faire au niveau carrière, mais même les épreuves restantes n’apportent pas un challenge suffisant pour que le joueur lâche la moindre goutte de sueur. De notre point de vue c’est le plus gros point faible du jeu… Une facilité déconcertante au service d’une trop grande accessibilité. Vous pouvez parfois aborder une courbe à 150 km/h, partir en drift pour que sa passe sans le moindre souci… L’IA a aussi tendance à se placer de façon à vous servir d’appui pour une courbe serrée ce qui vous permet bien souvent de prendre la tête du peloton en quelques secondes. Le jeu ne manque d’ailleurs jamais de vous mettre un défi optionnel sous les yeux pendant une course ou l’on vous invite à échanger de la peinture avec vos adversaires, comprenez par là faire un peu stock-car en chemin.
Si vous voulez retrouver un semblant de difficulté, il faudra aller farfouiller dans les menus du jeu via l’option « aide à la conduite » ou vous pouvez faire quelques réglages pour pimenter un peu le mode carrière. Mais bon, c’est à vous de prendre la décision de corser les choses, nous avons joué de notre côté avec la difficulté de base prévu par les développeurs.
Il faudra bien mettre le jeu à jour pour ne pas subir un festival de bugs en tout genre :
Possesseurs de l’édition physique de Dirt 5, n’oubliez surtout pas de mettre à jour le jeu pour une expérience optimale. Lors de notre séance de test, nous avions de gros problèmes de visuels sur Dirt 5, avec du tearing (déchirure d’écran) à outrance qui venait gâcher réellement le plaisir sans parler des problèmes audio dont des pertes sonores en connectant un casque… Ces petites choses se sont améliorés avec un patch qui a été déployé quelques jours avant la sortie du jeu, mais vous devrez absolument faire la mise à jour de votre côté pour ne pas subir quelques un de ces désagréments. Rappelons que ces problèmes concernent la Xbox One. Nous ne pouvons pas donner d’autres indications sur les autres supports de jeu.
★ En conclusion, Dirt 5 est-il un bon jeu de voitures ?
Dirt 5 procure un réel plaisir dès les premières minutes grâce à une prise en main instantanée et une esthétique visuelle qui vous chatouille les rétines à tous les instants. Le gameplay se montre très accessible, il n’y a pas de réglages à faire sur vos véhicules, vous pouvez prendre des virages à 150 km/h et sortir des courbes facilement grâce à l’exagération du système de drift, les développeurs misent sur le fun avant tout. Peut-être un peu trop, car les joueurs qui chercheront un peu d’exigence n’y trouveront pas leur compte, surtout s’ils ont déjà joué à d’autres jeux Dirt comme le quatrième opus ou Dirt Rally 2.0 plus récemment. La narration et les podcasts sont totalement à jeter à la poubelle si vous voulez notre avis… Les personnages sont agaçants, ringards, vous vous empressez de les couper au plus vite pour vous concentrer sur l’essentiel. Les chouettes épreuves de rallye au style débridé et assumé qu’offre Dirt 5.