Disaster Report 4 Summer Memories véritable arlésienne du paysage vidéoludique, projet maudit dont le développement a été interrompu en 2011 après le tremblement de terre et le tsunami qui ont frappé le Japon la même année. Il faut savoir que ce jeu traite sur le sujet des catastrophes naturelles, ce qui compliquait un peu les choses à l’époque au vu du contexte… Un soft qui a connu un bon nombre de rebondissements dans son développement et qui a su se faire attendre, encore attendre et peut-être même beaucoup trop attendre… Le jeu de survie de Granzella (initialement produit par Irem) sortira finalement sur PS4 en 2018 au Japon et en 2020 (depuis le 7 avril) chez nous sur le même support avec une sortie Nintendo Switch que nous avons testé pour vous. Il s’agit du quatrième opus de la série Disaster Report qui devait à l’origine sortir sur la PlayStation 3.
Notez que nous jugeons ici la version Nintendo Switch, c’est à préciser, car celle-ci est bien en deçà de la version PS4 et surtout PC qui offre des décors et des textures mieux travaillées et surtout un framerate plus solide. N’y allons pas par quatre chemins, la version Nintendo Switch est proche de la catastrophe avec des décors et des textures que l’on n’avait pas revus depuis la PS2, une résolution en mode portable et sur grand écran proche de ce que l’on trouvait sur la Wii il y a 10 ans… Jouer à Disaster Report 4 Summer Memories sur Switch offre un réel effet de « Waouh! », mais vraiment pas dans le bon sens du terme…
Quels sont vos traits de personnalité dominants ?
C’est ce que cherche à savoir le jeu dès les premières minutes. En plus de vous laisser choisir votre sexe et vos traits de visages, le jeu vous pose de nombreuses questions pour sonder votre comportement face à une catastrophe naturelle. Seriez-vous du genre à aller aider les autres, à vous enfuir, à vous la jouer solo ou céderiez-vous à la panique ? Notez quand même que le jeu est uniquement disponible avec des textes en anglais au cas ou vous vous poseriez la question. Une fois que vous avez répondu à toute une série de questions, vous vous retrouvez dans un bus qui va en direction de la ville, le temps d’offrir votre place à une vieille dame que très vite les choses basculent avec un terrible séisme qui vient frapper la région. La scène suivante, vous vous extirpez de ce bus accidenté. Un des survivants vous demande alors votre nom et si tout est OK de votre côté le tout dans une réalisation vraiment datée. Dans le doute, nous avons été jeter un oeil à la version PS4 & PC et il faut avouer que les immeubles qui s’écroulent paraissent plus impressionnants. Sur Nintendo Switch, la version que nous avons eue pour le test c’est quand même un autre délire, on est plus choqué par le framerate ignoble causant de nombreux ralentissements et ces immeubles tout « cheap » sans la moindre texture qui s’écroulent devant nos yeux.
Disaster Report 4 Summer Memories vous plonge immédiatement au coeur d’une catastrophe naturelle, dans la peau d’un rescapé au milieu d’une ville sinistrée aux zones délimitées par des véhicules, des glissements de terrain ou des immeubles entiers bloquent la voie. Vous passez la majeure partie de votre temps à aller à la rencontre des autres survivants pour les interroger alors qu’ils sont dans tous leurs états. Le jeu ne vous donne que très peu d’indications au cours de l’aventure sur ce que vous devez faire, à vous d’explorer les zones disponibles et interagir avec les différents personnages que vous rencontrez pour comprendre ce que vous devez faire.
En effet, certains de ces rescapés peuvent vous fournir des objectifs et devenir des alliés lorsque vous les aidez avec leurs problèmes personnels. Le jeu souffre malheureusement d’un autre souci majeur, celui de vous afficher un écran de chargement chaque fois que vous vous trouvez à proximité d’un évènement important. Notez d’ailleurs que vous avez bien souvent la possibilité de choisir parmi plusieurs réponses quand vous discutez avec un rescapé, des choix multiples qui nous ont semblé n’avoir presque aucun impact sur le déroulement de l’histoire. Vous gagnez des points moraux ou immoraux en fonction de vos choix et action au cours de l’aventure, sauf que ces points ne semblent avoir aucune influence sur le récit si ce n’est pour en faire les comptes à la fin du jeu histoire de vous donner une idée de « qui vous êtes ».
Vous pouvez obliger quelqu’un de vous payer pour lui venir en aide, faire le choix de laisser tomber une personne d’un immeuble et tracer votre route ou faire toutes les pires atrocités du monde que la finalité sera la même rendant totalement inutile cette valeur de points moraux ou immoraux, le jeu ne vous laissera de toute façon pas continuer sans sauver les survivants…
De la survie, mais pas trop quand même…
Imaginez un jeu ou vous devez toujours avoir un oeil sur vos indicateurs de stress, votre jauge de faim et autres… avez-vous soif, devez-vous vous rendre au petit coin…? Disaster Report 4 Summer Memories possède tous ces éléments, MAIS ils ne servent à rien ou presque ! Vous pouvez évidemment aider votre personnage à se sentir mieux en effectuant différentes actions, mais si vous le laissez avec sa faim, son stress et autres ça ne changera strictement rien au final. De même que chaque secousse dans la ville ou les lieux que vous explorez vous fait perdre vos points de vie, mais un simple passage à un point de sauvegarde et vous voilà tout neuf, et le problème c’est que des points de sauvegardes il y en a partout. C’est comme si les développeurs avaient eu des tonnes d’idées, mais qu’elles n’aient abouti à rien du tout… On se retrouve finalement avec un jeu ou l’on passe son temps à explorer chaque recoin à la recherche du moindre indice qui pourrait nous permettre d’avancer. Et pour cela, il suffit bien souvent de parler à des personnages dans le bon ordre pour déclencher quelque chose dans le jeu… Pour vous illustrer un exemple, vous pouvez faire face à un mur qui semble prêt à s’effondrer, mais qui ne le fera pas tant que vous n’aurez pas parlé à une certaine personne qui se trouve dans la zone d’exploration.
Dommage, car certains passages se montrent plutôt intéressants, comme lorsque vous devez courir à contresens d’un immeuble qui s’écroule par exemple bien que la réalisation sur Switch laisse malheureusement à désirer… Les passages en canoé, en moto et tous ces dialogues offrant de chouettes moments de vie ou l’on vient en aide à des gens ordinaires qui se battent face à la catastrophe avec toujours cette possibilité de choisir avec quel « ton » vous allez répondre à votre interlocuteur. Malheureusement, les défauts prennent le dessus et vous empêche de vraiment profiter de l’expérience tout comme le jeu vous donne l’impression constante d’être un touriste qui contemple le spectacle d’une ville sinistrée, une impression assez étrange pour le coup. Notez qu’en cours de route vous avez la possibilité de trouver des sacs de survie qui peuvent contenir un certain nombre d’objets, des tenues et d’autres accessoires divers à équiper quand vous le souhaitez tout comme une collection de boussoles qui s’affichent en bas de l’écran… Le jeu se joue sur plusieurs chapitres, il faut une bonne douzaine d’heures pour en venir à bout si vous ne décrochez pas avant devant tout ce gâchis visuel et sonore, car oui si nous critiquons sans détour tout l’aspect visuel du titre, ne parlons pas des bruitages qui ont plus tendance à agacer qu’autre chose… À noter que l’aventure offre à la fin un épilogue de l’après-catastrophe.
★ Au final, Disaster Report 4 Summer Memories un bon jeu à faire ?
Entre les lacunes techniques et le portage plus que douteux sur la console de Nintendo, difficile de trouver des excuses à Disaster Report 4 Summer Memories. Ce jeu qui pour rappel est développé par le studio Granzella accuse sérieusement le coup avec un framerate qui se situe entre « passable » et « catastrophique », de l’aliasing à outrance, du clipping et des graphismes indignes du support… Nous aurions aimé vous dire que l’aspect ludique était lui en revanche réussie en dépit des fortes lacunes, mais même là l’intérêt nous a paru assez limité… on ne comprend jamais vraiment ce qu’on attend de nous, vous courez dans tous les sens, parlez au moindre PNJ que vous croisez en espérant déclencher un évènement qui vous fera avancer, nous ne sommes plus très loin du désastre vidéoludique… Dommage, l’idée était plutôt bonne sur le papier !