Après être sortie en plusieurs épisodes qui ont été plutôt bien accueillis par la presse et les joueurs entre 2008 et 2013 sur les précédentes générations de consoles de salon (Xbox 360 et PS3), la série Saints Row fait table rase du passé et s’offre un reboot complet en 2022. Le nouveau jeu du studio Volition promet tout de même aux joueurs de retrouver toute l’action et l’humour que l’on peut attendre de la franchise. Disponible depuis 23 août 2022 sur la plupart des supports de jeux existants (PlayStation / Xbox et PC), il est temps pour nous de vous livrer un verdict sur ce renouveau de la série Saints Row après avoir passé plusieurs dizaines d’heures à arpenter les rues de Santo Ileso pour tenter de bâtir un véritable empire criminel. Jeu que nous avons testé sur une Xbox Séries X !
Comment devenir « le boss » d’une grande entreprise criminelle :
Le jeu démarre sur une grande soirée qui est organisée au QG des « Saints ». Alors que la fête bat son plein, un type avec une mallette se présente à la porte pour vous rencontrer. Vous découvrez alors que vous êtes « le Boss » des lieux, et soudain, vous voilà jeter dans un trou et enterré vivant. L’histoire fait alors un grand bond dans le passé pour vous montrer comment vous en êtes arrivé là, d’un simple employé dans une corporation militaire corrompue faisant ses premiers pas, « le bleu de l’équipe », à gérant d’un véritable empire criminel. Le pitch de départ est bon, les personnages ont un côté vraiment loufoque et amusant et il y a ce quelque chose de vraiment particulier chez votre personnage qui rend le jeu totalement déjanté.
Vous êtes un bleu, c’est votre premier jour sur le terrain au sein de Marshall (la fameuse société militaire) et vous voilà déjà sur le dessus d’un avion de chasse à tenter d’appréhender un dangereux criminel hautement recherché alors que même vos supérieurs qui ont l’expérience du terrain ne sont pas assez fous pour prendre des risques aussi inconsidérés. Votre personnage n’en a pas vraiment conscience, mais il a des capacités hors norme et ses amis Kevin, Neenah et Eli eux vont le comprendre très vite puisqu’ensemble ils vont former les « Saints ». Sauf qu’au départ, cette bande est un peu fauchée avec un crédit étudiant sur le dos et un loyer à payer.
Peu importe, le crime n’est pas un sujet tabou dans cette collocation puisque Kevin et Neenah sont déjà membres d’un gang très connu de la ville Santo Ileso. Après avoir cambriolé deux ou trois magasins pour faire les fonds de caisse et commis quelques autres larcins, le groupe va finir par avoir une idée qu’ils jugent « brillante », monter une entreprise spécialisée dans le crime. Vous voilà avec un QG (une vieille église que vous avez extorquée au maire de la ville), un nom et un logo, une équipe… Le décor est planté, il ne vous reste plus qu’à laisser votre marque dans Santo Ileso.
La quête principale se termine en environ 10-12 heures, mais il y a tellement d’activités annexes et de secrets (comme les moulins à vent dispersés dans tout Santo Ileso) que l’histoire représente seulement qu’une petite part du gâteau. Trop se concentrer sur les quêtes principales et oublier les à-côtés c’est louper une bonne partie du jeu. Évidemment, tout n’est pas tout rose puisque certaines activités annexes font office de remplissage comme lorsque vous prenez en photo certains lieux précis de la carte ou quand vous consultez des panneaux en ville pour écouter un narrateur vous raconter l’histoire du lieu que vous visitez. Le meilleur reste les sociétés que vous créez en ville pour faire grandir l’empire criminel que vous cherchez à bâtir. Vous pouvez implanter des entreprises qui serviront de couverture à vos activités illégales à la table des opérations du QG des Saints. Vous choisissez l’emplacement de votre nouvelle société et quand c’est fait, une nouvelle activité devient disponible sur la carte. À vous alors d’y prendre part pour augmenter les bénéfices que vous pouvez en tirer.
Un gameplay totalement déjanté et survitaminé :
Dès le début, vous pouvez créer votre propre boss avec un éditeur de personnage très avancé qui vous permet de laisser libre cours à votre imagination. Le jeu offre un très haut niveau de personnalisation et pas seulement pour votre « boss ». L’apparence des armes peuvent être modifiées, les véhicules du jeu, vous pouvez décorer votre QG. Saints Row est riche en options de personnalisation et le mieux dans tout ça c’est que vous pouvez revenir à tout moment sur vos choix visuels, même pour le personnage principal que vous avez créé de toute pièce sans avoir à relancer une partie (notez que le personnage s’intègre vraiment bien au reste de la bande, vous pouvez aussi lui choisir une voix).
À la manière d’un GTA, ce reboot de Saints Row vous laisse faire à peu près tout ce que vous voulez, détourner des voitures et des hélicoptères, provoquer un véritable chaos dans les rues de Santo Ileso, acheter des armes, modifier les caisses que vous avez volées, provoquer les gangs adverses, faire des courses poursuites avec les flics et bien d’autres.
Là où il est différent d’un GTA, presque comme une parodie, c’est que tout est plus déjanté avec des situations parfois absurdes qui rendent le tout vraiment amusant. Le jeu de Volition est hautement ludique à n’en point douter. Santo Ileso est une ville immense et agréable à parcourir, la région dans laquelle se déroule le jeu offre des paysages très diversifiés. Pourtant quelque chose ne va pas…
Un véritable festival de bugs et de problèmes en tout genre…
La force de ce nouveau Saints Row réside certainement dans son gameplay, mais aussi la diversité des activités qu’il propose. Toutes les missions de la quête principale sont radicalement différentes. Ce qui gâche ce Saints Row c’est la myriade de bugs dont il souffre, le jeu peut se bloquer à tout moment, il y a des problèmes d’animation quand vous voler un véhicule, les voitures s’encastrent entre elles pour n’en former plus qu’un seul modèle, certaines missions ont des éléments bloquants qui vous obligent à redémarrer le jeu… Les armes disparaissent parfois de la roue de sélection du personnage, il nous est arrivé que la manette refuse tout simplement de fonctionner avec le jeu ou que certaines touches ne fonctionnent plus… Les véhicules disparaissent et réapparaissent sous vos yeux… Parfois, l’IA de vos alliées est en mort cérébrale se contenant d’attendre dans le feu de l’action… Saints Row a un si mauvais niveau de finition que ça finit par en être épuisant…
Le paramétrage initial du jeu n’est vraiment pas clair non plus sur console, nous avons joué au jeu sur Xbox Séries X et nous avons eu du mal à trouver les paramètres adéquats pour que le jeu affiche quelque chose de décent. Ce que l’on veut dire, le jeu ne manque pas d’options (ce qui est une bonne chose), mais rien n’est assez explicite. Un autre défaut aussi c’est la vitesse à laquelle défilent les sous-titres… Les personnages parlent tellement vite entre eux que vous n’avez pas le temps de lire et comprendre ce qu’ils sont en train de raconter. Il y a bien une option pour ralentir le rythme, mais il y a un tel décalage qui se forme que vous ne savez même plus qui a dit quoi ! Ce nouveau Saints Row aurait gagné à bénéficier d’un doublage français.
Du côté des graphismes, plusieurs options s’offrent à vous, mais sur le support sur lequel nous avons joué il nous a semblé que seul le mode en 1440p à framerate élevée fonctionnait. Pour le reste, le taux d’images par secondes était trop faible ou les graphismes trop baveux… Le mode 1440p offre un bon compromis sur une « Xbox Séries X », mais malheureusement, la définition s’en prend un sacré coup quand il y a trop de choses qui s’affichent à l’écran ou que vous êtes dans une zone que le jeu juge trop lourde pour maintenir un framerate acceptable. La qualité des graphismes baisse en conséquence, chose qui est par exemple souvent visible quand une scène se joue au sein du QG des Saints.
★ Au final, faut-il jouer au reboot de Saints Row :
Le nouveau Saints Row aurait pu être dans le haut du panier s’il ne souffrait pas d’autant de bugs qui ruinent totalement l’immersion dans l’aventure. Le jeu est aussi à cheval entre deux générations graphiquement, pourtant, sur la dernière console de Microsoft (le plus haut modèle), il a bien du mal à offrir un visuel à la hauteur de ce que l’on pourrait espérer tout en maintenant une fréquence d’images par seconde acceptable… À côté de ça, on est sur une production très ludique au concept totalement décomplexé qui donne l’opportunité aux joueurs de faire à peu près tout et n’importe quoi sans la moindre prise de tête faisant perdre au passage, la notion du temps. Le reboot de Saints Row, on s’y amuse, mais on en ressort tout de même avec un avis mitigé pour tout un tas de raisons. À voir si le jeu va se bonifier avec le temps à coups de mises à jour ou si les choses ne vont faire qu’empirer ou rester telles qu’elles sont actuellement…