En 2020, Gust nous offrait un RPG au tour par tour basé sur l’univers de Fairy Tail, le célèbre manga d’Hiro Mashima. Fidèle à l’ambiance et aux personnages comme Natsu, Lucy, Erza, Gray ou encore Wendy, le jeu avait de quoi séduire les fans de la guilde. Pourtant, l’expérience restait relativement fragile avec des graphismes inégaux particulièrement sur Nintendo Switch, des arcs narratifs parfois mal exploités, et un manque de profondeur global ternissaient l’ensemble, on en était ressortis assez mitigés. Depuis le 12 décembre 2024, Gust et Koei Tecmo Games reviennent à la charge avec une suite directe intitulée simplement Fairy Tail 2.
Ce nouvel opus reste un RPG au tour par tour, mais introduit des éléments orientés temps réel pour dynamiser les affrontements. Il adapte cette fois les événements de l’Arc Arbaless et du climax de la série originale. Le jeu invite les fans (et ceux qui souhaitent découvrir cet univers) de Fairy Tail à (re)vivre les batailles épiques contre les ennemis emblématiques de la guilde, notamment l’empereur Spriggan, son escouade d’élite, les douze de Spriggan, ainsi que le dragon noir Acnologia, destructeur de mondes. En plus de retracer ces arcs clés, le jeu enrichit l’univers avec une nouvelle histoire, « La clé vers l’inconnu », qui se déroule après les événements de l’Empire d’Arbaless qui donne une perspective inédite de la fin de l’histoire et approfondie les personnages et leurs liens.
Nous avons eu le jeu en main sur PS5, et si notre avis sur le premier opus était mitigé, cette suite se révèle nettement plus convaincante. Les améliorations apportées au gameplay, la mise en scène des batailles, et le soin porté à l’adaptation des arcs narratifs nous ont laissé une impression bien plus positive que la dernière fois. De quoi redonner vie à la flamme de Fairy Tail. Avec un système de combat retravaillé, une intrigue fidèle et une nouvelle histoire signée Hiro Mashima, Fairy Tail 2 entend satisfaire les fans de la guilde de Magnoria. Mais ce second opus parvient-il à dépasser les lacunes de son prédécesseur ?
Comme pour le premier opus, Fairy Tail 2 part du principe que vous connaissez déjà l’univers et les grandes lignes de l’histoire. Le jeu ne s’embarrasse pas de réexpliquer le scénario en détail (ou du moins pas de façon convaincante), ce qui peut compliquer l’entrée en matière pour les néophytes ou ceux qui n’ont pas joué au premier épisode. Cette nouvelle aventure démarre sur des bases où les personnages, les relations et les enjeux sont directement établis, ce qui peut dérouter si vous n’êtes pas familier avec l’œuvre d’Hiro Mashima. Un choix qui, bien que compréhensible pour les fans, peut donner une impression de flou aux nouveaux venus.
Dans les grandes lignes, après les événements de l’arc Tartaros du premier jeu, Fairy Tail est en « ruines ». Après des batailles éprouvantes contre les Neuf Portes Démoniaques et une confrontation directe avec Acnologia, Makarov qui est le maître de la guilde décide de la dissoudre pour protéger ses membres d’une menace encore plus grande, à savoir l’Empire Alvarez qui est dirigé par un certain Zeleph. Cet empire convoite Fairy Heart, une magie légendaire capable d’offrir une énergie infinie.
Pendant un an, les membres de la guilde suivent des chemins séparés. Natsu s’entraîne pour devenir plus fort, Lucy cherche à réunir ses amis, et chacun lutte à sa manière pour surmonter les épreuves. Mais lorsque Natsu revient à Magnolia, il décide, avec Lucy, de reformer Fairy Tail et de rallier ses compagnons. Ensemble, ils se préparent à affronter l’Empire Alvarez, les Douze Spriggan, Zeleph, et le destructeur de mondes, Acnologia, dans une bataille finale pour sauver leur monde. Et mine de rien, si vous n’avez rien compris à ce résumé, c’est que vous n’êtes pas familiarisés avec cet univers et que c’est comme ça que vous vivrez le début de l’aventure de ce second jeu Fairy Tail de Gust.
Malgré un départ un peu laborieux dans la façon d’introduire l’histoire, les choses s’améliorent rapidement dans Fairy Tail 2. Les arcs narratifs principaux sont globalement bien respectés, même si certains raccourcis sont pris pour aller à l’essentiel, ce qui peut provoquer des problèmes de rythme avec certains détails de l’intrigue qui sont passés sous silence. Mais dans sa globalité, on retrouve l’essence de ce que le manga et l’anime proposent, ce qui rend l’expérience agréable. L’ajout d’un arc inédit apporte une touche supplémentaire, permettant de prolonger le plaisir de vivre cette aventure aux côtés des membres de Fairy Tail, manette en main. Les personnages, d’ailleurs, peuvent être contrôlés librement sur le terrain : passer de Natsu à Lucy ou Erza se fait en une simple pression de touche, vous permettant d’explorer avec votre favori parmi tous les membres de la guilde présents dans l’équipe.
Côté gameplay, Gust abandonne le tour par tour classique du premier opus pour une formule inspirée du système vu dans le dernier Atelier Ryza, offrant des combats bien plus dynamiques. Dorénavant, chaque combattant doit attendre que sa propre jauge d’action soit remplie avant de commencer à lancer un enchainement d’attaques. Bien que la base reste proche du tour par tour, le joueur peut désormais enchaîner des attaques en pressant les touches, chacune étant associée à une action spéciale. Cette mécanique permet de créer des combos, déclencher des attaques puissantes, ou même lancer des attaques coopératives entre plusieurs personnages actifs. Dans les grandes lignes, le nouveau système de combat s’appuie principalement sur un mélange d’attaques classiques, de compétences magiques et d’impressionnantes attaques combinées baptisées « Unison Raids ». Ces dernières, déverrouillées en remplissant une jauge spécifique, ne se contentent pas d’être puissantes, elles sont aussi un véritable régal visuel puisqu’elles mettent en scène les différents modèles des personnages grâce à de belles animations qu’on apprécie de voir et revoir.
Bien que le rythme des affrontements ait gagné en intensité, la dimension stratégique reste bien présente, surtout dans les niveaux de difficulté supérieurs (notez que le mode normal est une promenade de santé et n’apporte aucun réel défi, privilégiez plutôt le mode difficile ou supérieur si vous vous lancez dans l’aventure). Les adversaires disposent de faiblesses élémentaires qu’il faut exploiter pour infliger des dégâts suffisants (le jeu intègre un système ou vous devez stun l’ennemi avant de lui infliger de lourds dégâts). Certaines attaques que vous déclenchez ciblent des zones précises, permettant de toucher un maximum d’ennemis (qui peuvent parfois être en surnombre par rapport à votre équipe). Le positionnement des personnages sur le terrain joue également un rôle important pour remporter les affrontements, notamment contre les boss.
Les combats dans Fairy Tail 2 sont réussis, le système fonctionne bien, et on ne ressent pas vraiment de lassitude après plusieurs heures de jeu. Au fil de l’aventure, il y a une montée en puissance des personnages comme dans tout bon RPG, les batailles permettent de gagner des niveaux de débloquer de nouvelles compétences pour améliorer les statistiques et enrichir notre façon d’aborder les prochains combats avec des attaques spéciales supplémentaires. Chaque personnage dispose de son propre arbre de compétences, et l’ensemble est assez bien conçu pour offrir sur la longue une progression « satisfaisante » aux amateurs de RPG.
Le principal problème de Fairy Tail 2 reste similaire à celui du premier opus, à savoir l’exploration. Malgré des efforts évidents pour recréer fidèlement l’univers de Fairy Tail dans un environnement 3D, le résultat laisse encore à désirer. Certes, le monde a gagné en grandeur et il y a une certaine variété dans les environnements parcourus qui aident à garder l’intérêt du joueur mais le royaume de Fiore manque cruellement de profondeur et d’intérêt. Les coffres disséminés un peu partout semblent posés au hasard, et leur ouverture finit par devenir une corvée. À cela s’ajoute un surnombre de monstres sur le terrain, rendant l’exploration frustrante à cause des combats incessants. Bien que le système de combat soit réussi, cette agressivité constante fatigue à la longue. Heureusement, si un ennemi est considéré comme faible par rapport à votre équipe, vous pouvez le tuer d’un coup sur le terrain en donnant un coup sans déclencher de bataille.
Les modèles des personnages, quant à eux, sont superbes et respirent souvent la classe, mais les décors peinent à suivre. Manquant de détails et d’interactivité, ils sont régulièrement affligés de textures en basse résolution, même sur PS5, ce qui casse l’immersion. Les villes traversées, trop peu animées, renforcent cette impression de vide, laissant un goût d’inachevé. C’est regrettable, surtout que ce point était déjà critiqué dans le premier jeu. Si le budget semble avoir été revu à la hausse et que des efforts ont été faits, on reste encore loin d’un monde qui donne envie d’être exploré. Ce manque de soin dans la conception des environnements est sans doute la plus grande déception de cette suite.
L’aspect sonore est l’un des points forts de Fairy Tail 2, avec une bande-son qui aide grandement à l’immersion alternant morceaux épiques et thèmes plus calmes, renforcée par des musiques issues de l’anime. Entendre des pistes emblématiques, comme le thème principal lors des moments forts, ajoute une vraie intensité. Les doublages, exclusivement en japonais et portés par les voix originales de l’anime, apportent une authenticité appréciable, avec des cinématiques intégralement doublées qui enrichissent l’expérience narrative.
La campagne principale, bien que courte (12 à 15 heures), est prolongée par une intrigue inédite, La Clé de l’Inconnu, et des activités annexes comme des quêtes secondaires et des défis. Cependant, ces quêtes, souvent répétitives, manquent d’intérêt, certaines se limitant à livrer des objets que vous avez déjà en stock dans votre inventaire. Malgré ces défauts, le bout d’histoire additionnel permet de compléter l’expérience et d’explorer davantage l’univers de Fairy Tail.
En conclusion, l’aventure vaut le détour ?
Fairy Tail 2 est une suite qui réussit à corriger plusieurs lacunes de son prédécesseur tout en offrant une expérience fidèle à l’univers créé par Hiro Mashima. Avec des combats dynamiques et stratégiques, une montée en puissance que l’on juge satisfaisante des personnages, et une bande-son remarquable qui capture parfaitement l’atmosphère de la série, le jeu a de quoi séduire les fans. L’intrigue principale, bien qu’un peu courte pour un RPG, est enrichie par un morceau d’histoire inédit écrit par Mashima lui-même, ainsi que par du contenu annexe qui, malgré son aspect répétitif, permet de prolonger l’aventure et le plaisir de contrôler les membres de la guilde.
Cependant, des défauts notables persistent, notamment une exploration monotone et un monde qui manque de vie et de profondeur, malgré une légère amélioration par rapport au premier opus. Les environnements, souvent peu détaillés même sur PS5, contrastent avec la qualité des modèles de personnages et des animations de combat.
Malgré ses imperfections, Fairy Tail 2 reste une expérience plaisante pour les fans de la série et ceux qui cherchent un bon RPG à se mettre sous la dent, offrant un bon équilibre entre fidélité à l’œuvre originale et plaisir de jeu. Ceux qui n’ont pas apprécié le premier titre ne trouveront probablement pas de quoi être convaincus ici, mais pour les amateurs de RPG et les inconditionnels de Fairy Tail, cette suite mérite clairement une place dans leur collection.