Auparavant connu sous le nom de « Project Judge », le spin-off de la série Yakuza est désormais disponible sur PlayStation 4. Judgment est le nom qui lui a été attribué en occident, il reprend la formule des jeux Yakuza (une partie du gameplay) sur fond d’enquêtes et de filatures dans le quartier fictif de Kamurocho qui est une représentation des quartiers chauds de Tokyo et notamment celui de Kabukichō qui se situe à Shinjuku.
Fait amusant, contrairement à la licence Yakuza qui n’a pas eu le droit à une traduction française depuis la fin du premier opus sur PS2, Judgment a intégralement été traduit en français ce qui rend donc le jeu plus accessible pour un grand nombre de joueurs et permet par la même occasion à ceux qui boudaient la licence jusqu’ici à cause de la localisation d’avoir un aperçu du travail des équipes du studio japonais Ryu Ga Gotoku.
Nous avons eu l’occasion de suivre les aventures de Takayuki Yagami, le héros de cette histoire qui se déroule au coeur de Kamurocho, nous vous livrons notre verdict sur cette nouvelle licence en attendant d’en connaitre davantage sur Yakuza 7 et son nouveau héros qui reprendra le flambeau du Dragon de Dojima (Kazuma Kiryu le héros des précédents opus).
Un point sur l’histoire de Judgment :
Le joueur contrôle donc un certain Takayuki Yagami qui est un ancien avocat radié du barreau et qui s’est reconverti depuis en détective privé. Après une affaire qui a mal tourné, Yagami a en effet décidé de quitter le cabinet d’avocats Genda ou il travaillait. Pensant qu’il oeuvrait à l’époque pour la bonne cause, Yagami a réussi à faire acquitter un de ses clients qui était traduit en justice pour meurtre. Un certain Shinpei Okubo qui était en réalité un vrai criminel qui aurait dû rester derrière les barreaux, puisque tout juste sorti de sa cellule qu’il se retrouve à nouveau accusé du meurtre de sa petite amie… Ce qui a terni la réputation du cabinet Genda et notamment celle de Takayuki Yagami qui était alors perçu comme l’avocat qui aidait les criminels à échapper au système judiciaire nippon.
Trois ans plus tard, cet évènement a complètement bousculé le quotidien de Yagami qui vit maintenant d’enquêtes et de filatures dans les rues de Kamurocho. Pour faire marcher ses affaires, il n’hésite pas à entreprendre toutes sortes de dossiers allant de l’adultère aux meurtres tant qu’il peut remplir les caisses de son agence. Néanmoins, Yagami ne tardera pas à être rattrapé par son passé notamment lorsqu’il entreprend d’enquêter sur Kyohei Hamura, capitaine de la famille Matsugane qui fait partie du clan Tojo, un groupe de mafieux bien connus de la licence Yakuza.
Si aux premiers abords Judgment veut nous montrer l’envers du décor avec le système judiciaire nippon, c’est bien un conflit entre Yakuzas qui va se jouer sous les yeux du joueur. 12 chapitres rythmés par de nombreuses séquences mettant en scènes des acteurs toujours aussi impliqués et un casting de personnages 5 étoiles qui nous laisse toujours à penser que Ryu Ga Gotoku est certainement l’un des plus talentueux studios japonais de cette dernière décennie. Et ce talent ne s’arrête pas seulement au scénario puisque le gameplay a aussi reçu un soin tout particulier.
Takayuki Yagami, un excellent combattant :
Les jeux Yakuzas sont connus pour mettre en avant un système de combat de rue où le joueur tabasse des groupes de délinquants et autres mafieux à coups de pied et coups de poing. Dans Judgment, c’est toujours le même principe, puisque Yagami en plus d’avoir fait des études de droit s’est entrainé toute sa vie pour travailler ses arts martiaux ce qui lui a permis la maitrise de deux styles distincts, le tigre et la grue que le joueur peut utiliser comme bon lui semble au cours d’un affrontement.
L’un des styles est caractérisé par une aura bleue qui entoure Yagami et l’autre par une aura rouge. La grue est plus utile lors d’affrontement de groupes tandis que le style du tigre sera plus utile dans un combat en 1v1 contre un boss par exemple. Le joueur a accès à une très grande palette de coups qui sont renforcés par un système d’aptitudes à débloquer par dizaines et qui permettent à Yagami de balancer des attaques « EX » très puissantes en combat selon la situation. Notre héros a aussi la possibilité de prendre appui sur les différents murs qui l’entoure dans les décors pour sortir certains coups supplémentaires.
Si les affrontements sont proches de ce que l’on connait dans la licence Yakuza, le style de combat de Yagami est au final assez différent de celui du Dragon de Dojima (Kazuma Kiryu), grisant, nerveux et toujours aussi spectaculaire, les combats de Judgment (propulsés par le Dragon Engine) auront de quoi vous décrocher la mâchoire derrière votre écran et manette en mains surtout à l’occasion de certain affrontement boss dont la mise en scène force le respect.
Une aventure qui prend son temps pour véritablement démarrer…
C’est tout le problème de ce Judgment, l’histoire et le gameplay mettent des plombs à se mettre en place… De notre point de vue, le premier chapitre est bien trop long et ne fait pas du tout honneur au reste de l’aventure qui gagne en intensité dans les chapitres suivants avec une intrigue qui passionne et captive le joueur sur la longueur. Plus vous allez avancer dans Judgment et plus vous allez débloquer de nouvelles facettes du gameplay.
Les combats vont s’enrichir, vous allez avoir accès à de nouvelles mécaniques de jeu et de plus en plus d’affaires secondaires ce qui à terme donne une vraie profondeur à Judgment. Mais nous sommes certains que certains joueurs pourraient être repoussés par le premier chapitre qui traine en longueur… Pourtant, c’est une erreur puisque c’est au fil de votre progression que Judgment va totalement décoller et s’envoler pour ne plus jamais vous décevoir ou presque…
Kamurocho le quartier fictif le plus exploité de l’histoire des jeux vidéo ?
Le moins que l’on peut dire, c’est que les équipes de Ryu Ga Gotoku s’accrochent énormément à Kamurocho… À tel point que l’on parcourt ses rues dans presque tous les jeux Yakuza et maintenant dans Judgment. Si vous êtes nouveau dans l’univers Yakuza vous n’aurez aucun mal à prendre du plaisir à parcourir les lieux… Si vous êtes un habitué des jeux de Ryu Ga Gotoku et que vous jouez à Judgment, vous ressentez comme une sorte de lassitude avec cette impression de rejouer toujours au même jeu avec une histoire différente et des mécaniques de gameplay supplémentaires ou transformées. C’est vraiment dommage que pour une nouvelle licence ou un spin-off, les développeurs n’aient pas prévu de faire parcourir d’autres lieux que Kamurocho… Espérons que Yakuza 7 sera un vrai tournant dans la série à ce niveau-là.
Des tonnes d’activités et minis-jeux :
Les jeux Yakuzas sont connus pour être généreux en contenu et c’est toujours le cas dans Judgment. Plus on avance dans les chapitres et plus on a accès à une multitude d’activités. Course de drones, mini-jeux en réalité virtuelle, flipper, salles d’arcade avec des jeux dans le jeu (Virtua Fighter, Kamuro of the Dead, Space Harrier et d’autres), système de petites amies / romance, course poursuite, crochetage de serrures, tout autant d’activités qui permettent de diversifier et entrecouper les enquêtes de Yagami. S’il vous faut environ 25 heures de jeu pour compléter l’histoire principale en ligne droite, c’est plus de 60 heures de votre temps que vous devrez investir dans le jeu pour compléter ses nombreuses activités.
★ En conclusion, Judgment, ça donne quoi ?
Aucun doute que Judgment est un excellent jeu dans la droite lignée de la licence Yakuza qui a de quoi convaincre et satisfaire pleinement les joueurs habitués aux productions du studio Ryu Ga Gotoku et les petits nouveaux qui jusqu’alors étaient restés distants à cause de la barrière de la langue. Rappelons en effet que Judgment profite de sous-titres intégraux en français. La variété des mécaniques de jeu, le système de combat, le scénario d’une grande maturité et profondeur, tout le savoir-faire des équipes de Ryu Ga Gotoku se retrouve condensé dans un même jeu, Judgment n’a pas à rougir face à la licence principal Yakuza, les deux jeux peuvent cohabiter sans aucun problème.