La série Metro de 4A Games (studio ukrainien) met en avant une Russie post-apocalyptique ravagée par les affres de la guerre. À mi-chemin entre FPS et Survival Horror, la franchise tire essentiellement son histoire du roman de Dmitri Gloukhovski, Métro 2033 et de la suite, Métro 2035. C’est d’ailleurs de ce dernier qu’est né le projet Metro Exodus qui se déroule en 2036 peu de temps après les évènements de Métro 2035.
Les joueurs y contrôlent toujours Artyom qui rêve de quitter une bonne fois pour toutes les tunnels de Moscou à la recherche d’une nouvelle vie pour lui, sa femme et tous les membres de l’ordre de Sparte. Ce qui constitue une première dans les jeux vidéo Métro, puisque Exodus fait sortir les joueurs du réseau du métro de Moscou pour explorer les vastes étendues d’un pays ravagé par la guerre nucléaire.
Metro Exodus est désormais disponible sur PC, PS4 et Xbox One (sorti officiellement ce 15 février 2019), nous avons eu l’occasion de parcourir le jeu sur PS4 Pro, nous vous livrons notre avis sur cette nouvelle production du talentueux studio 4A Games à la suite.
Un point sur l’histoire de la série Métro et le point de départ de Métro Exodus :
À la suite d’une guerre nucléaire qui a ravagé la Russie, plusieurs milliers d’habitants de Moscou n’ont eu d’autres choix que de vivre caché dans les tunnels du métro moscovite pour survivre face aux radiations pendant plus de 20 ans. Les radiations ne sont pas le seul danger qui menace les quelques survivants puisque la faune a également évolué pour répondre à l’hostilité d’un environnement potentiellement mortel et a donné lieu à toutes sortes de mutations.
Dans ce monde ravagé, les joueurs y incarnent donc Artyom, un orphelin russe né peu de temps avant que les ravages du nucléaire plongent la Russie dans l’apocalypse. Après plus de 20 ans passés sous les tunnels, notre protagoniste rêve désormais d’une nouvelle terre d’accueil pour lui, sa femme et tous les membres de l’ordre de Sparte qu’il côtoie au quotidien. Après plusieurs expéditions à la surface, Artyom et Anna (sa femme) vont découvrir que des groupes se sont organisés à l’extérieur des tunnels et que la vie en surface est possible. Avec les membres de l’ordre Sparte, ils vont faire en sorte de rendre ce rêve réalité en voyageant au travers d’une grande partie du pays à bord de la locomotive Aurora… Bienvenue dans Métro Exodus !
Plusieurs régions à parcourir, entre zones semi-ouvertes et moments de vies avec l’équipage :
Chacune des régions du jeu dispose d’une faune et d’une flore spécifique en plus d’une histoire à raconter. L’équipage de l’Aurora va découvrir au fil de l’aventure que de nombreux groupes humains se sont organisés face à l’hostilité du monde et que la menace mutante n’a pas empêché les gens de s’adapter en surface. Le joueur est rapidement lâché en plein coeur de la Volga en pleine saison d’hiver. Très vite, on constate que Métro Exodus se veut bien plus ouvert que ses prédécesseurs avec des environnements semi-ouverts. Le terrain de jeu est assez grand pour donner l’impression qu’on est totalement libre de nos mouvements et qu’on peut se rendre où l’on veut. Toutes sortes de créatures peuvent être croisées en chemin avec chacun leur façon de vivre, leur façon de s’organiser. La faune et la flore donnent vraiment l’impression d’être en totale harmonie !
Ce qui a pour effet de rendre plus que jamais crédible l’image d’une Russie totalement dévastée. Carte en main, le joueur y découvre un objectif principal marqué d’une grosse croix. Aucun autre indicateur, à aucun moment le jeu ne vous prend par la main avec un indicateur visuel à l’écran. Oubliez donc le losange de couleur qui va vous dire en cours de route « c’est sur cet interrupteur que tu dois appuyer ».Non, les équipes de 4A Games ont préféré minimiser au maximum les informations pour que le joueur ait l’impression de devoir se débrouiller seul par ses propres moyens… C’est la survie et personne ne viendra vous aider à comprendre ce que vous devez faire ! Après quelques moments passés au coeur de la Volga les choses vont se mettre en place côté gameplay avec des jumelles qui permettent de scanner les lieux et ajouter des points d’intérêt sur la carte, libre alors au joueur d’aller voir ce qu’il s’y passe sur place.
En rendant visite aux membres de l’équipage de l’Aurora, il est aussi possible d’activer certaines quêtes secondaires. Si aux premiers abords elles ne paraissent pas nécessaires, elles le sont pourtant pour obtenir la meilleure fin du jeu puisque oui, tout comme ces prédécesseurs Metro Exodus dispose de deux fins différentes. Les moments de vie avec l’équipage de l’Aurora se monteront donc indispensables et ces moments sont assez nombreux, car chaque fin de chapitre donne lieu à un trajet dans la locomotive permettant au joueur de mieux comprendre les enjeux, l’objectif de l’équipage et renforcer les liens entre tous les protagonistes.
C’est vraiment très bien ficelé et petit à petit, le joueur lui-même se sent comme s’il faisait partie de cette grande famille au travers des yeux de Artyom qui est au passage toujours muet comme une carpe. Ce qui est assez dommage à notre sens puisqu’assez souvent les dialogues donnent lieu à quelques blancs malaisants ou l’on voudrait voir notre personnage répondre et participer aux conversations…
Pour vous donner un ordre d’idée, le jeu est construit de cette façon : introduction → zone semi-ouverte → moment de vie à bord de l’Aurora → grosse mission dans une zone fermée → zone semi-ouverte → moment de vie à bord de l’Aurora → etc. jusqu’à arrivé à l’acte final le tout entrecoupé de saisons, le jeu se déroule en hiver, printemps, été et automne donnant la sensation d’un grand voyage au travers de la Russie avec des environnements qui changent en conséquence et toujours une faune et une flore adaptée à la situation. Comptez environ 20 heures pour boucler l’aventure une première fois.
Un gameplay maitrisé pour une ambiance unique et oppressante :
La série Métro est connue pour son côté oppressant et claustrophobique. Dû aux radiations, le joueur doit toujours faire en sorte de mettre son masque à gaz au bon moment et changer les filtres du masque pour éviter de suffoquer avec les bruitages qui vont avec. Le tout dans une ambiance assez silencieuse pour renforcer la sensation d’oppression. C’est toujours le cas avec Exodus, ce n’est pas parce que Artyom et les membres de l’ordre de Sparte ont réussi à sortir des tunnels que le masque à gaz et les filtres perdent de leur intérêt.
Bien au contraire, il y a de nombreuses zones sous radiations dans les lieux semi-ouverts parcourus par le joueur. De vieux bunkers, des maisons en ruines et autres sous-terrains oubliés… Autant de zones sombres où vous devrez en plus utiliser torche et briquet pour éclairer les lieux. Car quand les équipes de 4A Games vous plongent dans le noir ils ne font pas dans la demi-mesure.
Votre seule source de lumière devient alors essentielle afin de pouvoir progresser dans des endroits exigus ou vous ne savez jamais sur quoi vous allez tomber. Le jeu jouit en plus d’un cycle de jour et nuit… Si le jour les mutants se montreront moins présents, la nuit le danger n’est jamais bien loin !
Heureusement, le joueur a de quoi se défendre. Artyom à sa disposition tout un arsenal allant de la simple arme de poing à la mitrailleuse lourde et dispose aussi de grenades et autres cocktails Molotov. Toutes les munitions et autres ressources peuvent être trouvés dans les lieux parcourus ou sur les cadavres de malheureux qui y ont laissé la vie. Mais pas seulement ! Exodus intègre aussi un système de craft.
Le joueur doit trouver des établis éparpillés aux quatre coins des zones ou à bord de l’Aurora pour fabriquer des munitions. Pour cela, il faut posséder des ressources de consommables et des ressources chimiques. Notez d’ailleurs que Tokarev, l’un des membres de l’ordre de Sparte confie très vite à Artyom une arme au système pneumatique qui se charge avec de l’air et qui tire des billes en acier. Cette arme est un précieux allié pour le joueur puisqu’il est possible de créer des munitions sans établi avec seulement quelques ressources de consommables.
Des armes qui peuvent également être améliorées avec toute sorte d’accessoires… Nouvelle crosse, viseur, chargeur, etc. Autant d’équipements récupérables directement sur le terrain lorsque vous trouverez une arme. Chaque fois que le joueur découvre un nouvel accessoire, il apparait en orange à l’écran. Il est alors possible de choisir de démanteler l’arme ou la prendre directement pour ajouter à l’établi la pièce manquante qu’il sera possible d’utiliser plus tard lors d’affrontements futurs ou durant les phases d’infiltration.
Car oui, tout comme ses prédécesseurs, il est possible d’opter pour une approche silencieuse et se la jouer infiltration dans Exodus. Lorsque vous infiltrez un lieu, le level design est pensé de façon à ce que plusieurs chemins soient possibles. C’est au joueur de choisir le meilleur itinéraire afin de s’infiltrer sans se faire voir.
L’infiltration marche plutôt bien et se montre assez crédible. Il y a un petit bruitage qui s’active quand vous êtes en phase d’être repéré par un adversaire et une petite diode s’active sur le bras d’Artyom lorsqu’il est visible. Une mission du jeu à Taiga peut intégralement être jouée en évitant tous les ennemis sur la route et sans jamais se faire repérer.
Métro Exodus au pays des bugs…
Vous l’avez certainement compris sans même avoir encore consulté notre note finale. Nous avons vraiment aimé le travail effectué sur Metro Exodus, mais il perd des points à cause de ces bugs infernaux qui ont de quoi vous faire péter les plombs. Même avec la dernière mise à jour d’installé, les bugs sont nombreux, l’IA parfois complètement folle et le jeu peut même « soft lock » vous empêchant de progresser dans votre chapitre en cours si vous avez eu le malheur de sauvegarder manuellement…
On vous raconte notre mésaventure, on devait retrouver un membre de l’équipage qui attendait à une citerne du chapitre « Caspienne » en vue d’infiltrer un camp ennemi. Sauf que le script ne s’est jamais activé et le personnage restait bloqué sur sa citerne empêchant toute progression… Après avoir tourné en rond plusieurs minutes, le jeu à continuer à faire des sauvegardes automatiques ce qui a littéralement bloqué notre progression nous obligeant à recommencer complètement le chapitre…
Niveau bugs, nous avons vu un personnage dans le niveau Taiga parler tout seul comme s’il s’adressait à un de ces collègues et partir au final en mode moonwalk…
En cours de route nous avons aussi mystérieusement perdu notre équipement de vision nocturne de même que nous avons eu un bug nous empêchant de recharger notre lampe torche… Imaginez un peu comme ça peut avoir le don de procurer un sentiment de frustrations…
Mais tout se termine sur un final poétique et magistral, Métro Exodus nous touche en plein coeur :
Les équipes de 4A Games et Deep Silver frappent fort en ce début 2019 avec Exodus. Le jeu commence doucement et s’envole littéralement vers les cieux dans ses dernières minutes. À tel point que nous ne pouvons que vous recommander l’expérience, vous ne le regretterez absolument pas ! Le jeu a de grandes qualités malgré ses quelques bugs et l’on voit bien que les équipes de 4A Games n’ont eu de cesse d’améliorer le concept Métro avec les années. Exodus est la juste évolution de la série et nous ne pouvons que souhaiter son succès et voir la franchise évoluer encore.