Le 21 février prochain, les équipes du studio japonais Ryû ga Gotoku et Sega proposeront aux joueurs de découvrir Like a Dragon: Ishin!, un jeu d’action-aventure avec des éléments de RPG disponible sur PS4, PS5, les consoles Xbox ainsi que sur PC. Même s’il s’agit d’un remake de Yakuza Ishin!, sorti en 2014 exclusivement au Japon sur PS3 et PS4, cela sera comme un tout nouveau jeu pour les joueurs occidentaux. Pour couronner le tout, il est entièrement traduit en français, comme les dernières productions du studio. Nous l’avons testé pour vous sur PS5 et y avons passé plus de 40 heures, ce qui nous permet aujourd’hui de vous donner une vision globale de l’aventure que nous avons vécue.
Like a Dragon: Ishin! est un spin-off de la série Yakuza, qui s’appelle désormais Like a Dragon. Le jeu se déroule durant l’une des périodes les plus intéressantes de l’histoire du Japon, en 1860 à l’ère des samouraïs (l’époque Bakumatsu à la fin de la période Edo). Dans ce jeu du studio Ryû ga Gotoku, on incarne le personnage historique réel et à l’histoire fictive, Sakamoto Ryōma. Accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis, il devient un samouraï ronin en rejoignant la ville de Kyo et intègre le Shinsen-Gumi (une force de police militaire formée pour protéger les intérêts du Shogun) en tant que capitaine sous le nom de Hajime Saito. Son but est de découvrir qui est le véritable assassin responsable de l’attaque la nuit ou il a été accusé afin de laver son honneur tout en ayant en tête l’abolition du shogunat. Nous garderons le déroulement de tout cela secret dans ce test pour ne pas vous gâcher d’éventuelles surprises le jour où vous déciderez de vous lancer dans cette riche aventure.
Ce thriller fictif basé sur des faits historiques fait monter la pression d’un cran à chaque étape de l’intrigue. Au fur et à mesure que les pièces du puzzle se rassemblent, l’histoire gagne en intensité jusqu’à atteindre un point culminant. L’histoire de Like a Dragon: Ishin!, et la façon dont elle est mise en scène (très cinématographique), est sans aucun doute l’un des plus grands atouts du jeu. La performance des acteurs ainsi que le travail réalisé par le studio Ryû ga Gotoku, qui est connu pour ses mises en scène uniques, contribue grandement à renforcer l’immersion.
Avec Like a Dragon: Ishin!, le studio de développement a réutilisé une partie du casting que l’on retrouvait dans les précédents jeux Yakuza. Si vous avez déjà joué à l’un de ces jeux auparavant, vous remarquerez que Sakamoto a la même apparence que Kazuma Kiryu, que Haruka n’est plus une vedette de la J-pop, mais une jeune femme en kimono traditionnel criblée de dettes et que Goro Majima a également un rôle différent. Tous ces personnages connus de la série Yakuza jouent donc des rôles différents dans Like a Dragon: Ishin! et partagent le même doubleur et la même apparence. Il s’agit donc d’homologues !
La structure de Ishin! est très similaire à celle des précédents jeux Yakuza ou plus récemment la série Judgment, adaptée en conséquence à l’époque dans laquelle se déroule l’histoire. Si vous avez joué aux précédentes productions de ce studio, ne vous attendez donc pas à quelque chose de radicalement différent même si l’on nous parle ici d’un « Remake ». Le rythme du jeu, le design, le gameplay ou encore la mise en scène évoquent tous immédiatement ce que l’on retrouve habituellement dans les jeux Yakuza. Malgré les grandes forces du studio représentées dans cette oeuvre, on y retrouve les nombreux défauts que les joueurs et la presse continuent de pointer du doigt, jeu après jeu. Les allers-retours incessants à travers l’unique ville du jeu (on en fait vite le tour), le manque de qualité de vie dans les menus (devoir ouvrir le menu en pleine action pour utiliser une potion, quelle horreur!), les graphismes inégaux, les micros temps de chargement alors qu’on joue sur PS5. L’ensemble est à la fois convaincant, mais aussi quelque peu dépassé, ancré dans l’ère des jeux PS3.
Le jeu offre différents niveaux de qualité dans l’expérience qu’il propose, à la fois magnifiques et décevants. Les moments clés de l’histoire sont entourés de séquences visuelles à couper le souffle entièrement doublées, tandis que des scènes de second plan sont moins spectaculaires et même statiques. D’autres scènes sont carrément sous-développées, avec des graphismes rudimentaires et une mise en scène sommaire qui nécessite de lire des boîtes de dialogues parfois interminables. Cette façon de procéder est dépassée et ne correspond pas aux standards actuels. Les jeux de Ryû ga Gotoku sont toujours divertissants, mais il serait temps d’apporter des modifications et d’entamer une véritable révolution à la formule.
En passant outre ces différents niveaux de qualité dans la structure globale du jeu, on y trouve comme à chaque fois, une aventure riche en possibilités. Le joueur a à sa disposition quatre styles de combats différents et évolutifs. À mesure que vous enchainez les combats dans les rues malfamées de Kyo, vous gagnez en maitrise et obtenez des sphères qui vous permettent à l’aide de quatre sphériers distincts d’obtenir de nouvelles compétences de combat ou rendre plus puissantes vos attaques. Chacun des styles de Sakamoto est utile en fonction de la situation : il y a le bagarreur qui se bat à mains nues et qui est utile pour maitriser un ennemi armé, le bretteur dans le plus pur style des samouraïs, le danseur endiablé qui manie à la fois le Katana et le pistolet permettant de rester en mouvement sans jamais s’arrêter d’attaquer, puis le dernier, le style du tireur qui permet simplement de maintenir une certaine distance avec ses opposants. Le personnage principal peut se rendre dans les dojos de la ville pour apprendre de nouveaux coups dévastateurs qui permettent de venir varier la façon de combattre la tripotée d’adversaires qui errent dans les rues de Kyo. Les combats s’enchainent, les coups à disposition du joueur sont nombreux, pas le temps de s’ennuyer. Ça tranche sec de tous les côtés et les gerbes de sang viennent repeindre les murs de la ville.
Comme les précédents jeux du studio, tous les styles de combats ont leurs propres coups spéciaux qui se déclenchent quand votre jauge de ferveur est suffisamment remplie, ce qui permet bien souvent de finir un adversaire d’une façon spectaculaire ou de grignoter un peu les vies des boss. À noter aussi que la plupart des boss offrent une chorégraphie et une mise à scène à vous décrocher la mâchoire devant votre écran le tout soutenu par une bande-son qui fait grimper l’adrénaline. Mention spéciale à l’affrontement final d’une très grande intensité !
Tandis que les quatre styles s’enrichissent de possibilités à mesure que vous progressez dans l’aventure, le personnage principal gagne des points d’expérience lui permettant de monter de niveau comme dans un RPG classique. En gagnant des niveaux, vous pouvez obtenir des sphères supplémentaires pour les dépenser dans les quatre arbres de compétences de votre choix. Vous pouvez également récupérer l’une des sphères dépensées dans un arbre de compétence et la remplacer par une sphère de style, vous permettant ainsi de la redistribuer dans un autre arbre si vous le souhaitez. L’équipement de Sakamoto Ryōma peut également être amélioré, de son katana à son pistolet en passant par les différentes pièces d’armure (jusqu’à 3). Ces améliorations affectent les stats, ce qui donne au personnage plus de puissance et de défense. Pour améliorer les équipements, direction la forge ou vous pouvez en dépensant des Ryo (monnaie du jeu) et les bons matériaux fabriquer de nouvelles pièces ou améliorer celles que vous posséder. Il est par exemple possible d’incruster des pierres d’attributs dans vos équipements pour ajouter à vos attaques divers effets.
À côté de l’histoire principale, Like a Dragon: Ishin! offre aussi des donjons optionnels où vous pouvez vous déplacer sous forme de raid et affronter une série d’ennemis et remplir des tâches simples avant de rencontrer le boss des lieux. Ces donjons vous permettent d’obtenir des matériaux et de recruter de nouvelles troupes pour le Shinsen-Gumi. Les troupes recrutées ajoutent une autre dimension aux combats, car une fois équipées et chargées, vous pouvez les invoquer sous forme de carte avec des attributs magiques uniques. Vous pouvez invoquer une énorme épée tournoyante, créer une onde de choc pour projeter les ennemis autour de vous ou vous soigner si les choses tournent mal. Les cartes ont différents niveaux de rareté et peuvent être améliorées à mesure que vous combattez ou en fusionnant des cartes supplémentaires. Obtenir de meilleures cartes ou améliorer celles que vous possédez permet de plonger dans des donjons de plus en plus difficiles. Il y a plus de 400 cartes disponibles dans le jeu, et vous pouvez même les utiliser dans les missions d’histoire et contre les bosses principaux. On regrettera peut-être le manque de diversité dans ces donjons qui servent plus à se défouler sur des dizaines d’ennemis plutôt qu’apporter de la profondeur à l’expérience.
Pour exploiter pleinement l’aspect RPG, il est d’ailleurs vivement recommandé de jouer à un niveau plus élevé que le mode « Normal ». Même en jouant en « Difficile », nous n’avons pas rencontré d’adversaires vraiment coriaces durant notre aventure. Heureusement, deux autres modes de difficulté sont disponibles : le niveau « Légendaire » et même « Ishin! » (téléchargeable gratuitement via un DLC pour le second). Pour notre part, nous pensons qu’à partir du mode « Difficile », les combats et les donjons deviennent vraiment intéressants et nous pensons même qu’il est mieux d’opter pour l’un des niveaux de difficulté supérieurs pour vraiment apprécier l’aspect RPG de ce jeu si vous décidez de vous lancer dans l’aventure.
Like a Dragon: Ishin! est un jeu qui offre une quantité impressionnante de contenu. Si vous vous contentez de suivre l’histoire, vous manquez tout simplement beaucoup de choses. Il nous a fallu environ 20 heures pour terminer l’histoire principale, mais nous avons rapidement doublé ce temps en explorant et en profitant des nombreuses distractions secondaires que propose l’aventure. Arène de combat, avis de recherche, courses de poulet, maison close, multiples histoires secondaires et mini-jeux variés… Même en dépit de sa structure d’un autre temps, Like a Dragon: Ishin! nous a grandement divertis sur la longueur.
En conclusion, Like a Dragon: Ishin!, une valeur sûre ?
Vous l’aurez compris à la lecture de ce test : nous avons vraiment profité du temps passé sur Like a Dragon: Ishin!. Bien que sa structure soit plutôt datée, le jeu a des qualités qui nous font l’oublier très rapidement. Si vous aimez les jeux de samouraïs et les RPG, l’oeuvre de Ryû ga Gotoku rempli complètement son rôle dans ces domaines. Jouer à un jeu de ce studio, c’est toujours l’assurance de passer un excellent moment grâce à une narration soignée, de l’humour absurde et un contenu généreux. Si vous êtes intéressé,l’aventure commence le 21 février 2023. À noter qu’une démo jouable est actuellement disponible en téléchargement, si vous voulez vous faire un petit avis en complément de ce test, allez-y !