Il est disponible sur tous les supports depuis le 4 décembre 2018, nous parlons de l’adaptation du jeu papier Mutant répondant au doux nom de Mutant Year Zero Road to Eden. Un jeu développé par « The Bearded Ladies Consulting » (on vous épargnera la traduction), une équipe de développeurs suédois qui se sont donc inspirés d’un jeu de plateau à succès (du moins en Suède) Mutant sortit dans les années 90.
Mutant Year Zero Road to Eden en reprend la forme en proposant aux joueurs de vivre une aventure tactique qui n’est pas sans rappelé un certain XCOM. Mais ne vous y méprenez pas, « Road to Eden » garde juste l’aspect tactique des combats en y ajoutant une grosse part d’exploration et d’infiltration. Le jeu ayant piqué notre curiosité depuis son annonce et ses premières présentations, nous avons proposé aux gars de The Bearded Ladies Consulting et notamment à Funcom qui édite le jeu d’en faire un test.
Nous avons donc eu l’occasion de mettre la main sur la version PS4 qui sera le coeur de notre test. Après y avoir passé de nombreuses heures, il est temps pour nous de rendre notre verdict et de vous proposer notre vision des choses.
Un point sur l’histoire de Mutant Year Zero Road to Eden :
Mutant Year Zero se déroule dans un univers post-apocalyptique, le monde tel que nous le connaissons à disparu suite aux ravages d’une grave épidémie qui aura touché l’ensemble de la population. Laissant place à quelques rares survivants qui se tiennent dans le dernier bastion du monde, l’Arche qui accueille humains et mutants.
Car oui, cette épidémie (de cause nucléaire / environnementale) a fait apparaitre de nouvelles formes de vie. En tant que joueur, vous incarnez ces nouvelles formes de vie hybride en prenant le contrôle d’un cochon et d’un canard tous deux anthropomorphe. Ces deux personnages répondent au nom de Bormin (le cochon) et Dux (le canard).
Ils font partie des « traqueurs » et errent tous deux dans la « zone » (le monde qui entoure l’Arche) à la recherche de ferrailles qui sert de monnaie d’échange et principale ressource de survie pour le dernier vestige de l’humanité. Le problème c’est que la « zone » est infestée par les « goules » et la secte « nova » qui n’ont que pour but d’éradiquer l’arche. De fil en aiguille, nos deux joyeux lurons à l’humour sardonique seront conduits malgré eux vers l’Eden, une nouvelle terre d’accueil pour l’humanité… Du moins, selon les légendes, ce lieu existe et c’est ce que vont devoir découvrir Bormin et Dux. Ils seront accompagnés durant leur périple par de nouvelles personnalités mutantes, comme Selma, Magnus ou encore Farrow.
Il y a un très bon travail d’écriture que ce soit dans le développement des personnages, de la cause de la destruction de l’Ancien Monde et des enjeux (mention spéciale pour les dialogues lorsque les protagonistes découvrent un objet tout à fait banal et qu’ils tentent d’en comprendre le sens). Il n’est pas rare d’ailleurs en se rendant à l’arche d’avoir de longues discussions avec la population locale ce qui renforce le background / Lore de Mutant Year Zero Road to Eden.
Combats, infiltration, exploration, le gameplay aux petits oignons selon Mutant Year Zero Road to Eden :
Très vite après avoir fait la connaissance de Bormin et Dux, le joueur peut découvrir tous les aspects qui seront utilisés au cours de cette aventure. Tous les combats du jeu sont entrecoupés par des zones à explorer librement dans le but de rassembler de l’équipement, dont de nouvelles armes et pièces d’armures en plus de la ferraille et les pièces d’armes qui seront utilisées comme monnaie d’échange à l’arche pour acheter de nouvelles choses et améliorer ses armes.
L’exploration est d’ailleurs un point essentiel du gameplay puisqu’il faudra commencer par cette étape en arrivant dans une zone pour mieux appréhender les différents affrontements à venir. Car c’est là la clé de la réussite dans Mutant Year Zero Road to Eden, c’est de trouver ce qu’il y a de mieux dans la « zone » pour rivaliser avec les goules ou les membres de la secte nova.
Si au début le jeu vous laisse pensé à une aventure sans embuches, les choses deviennent très vite compliquées en découvrant de nouveaux ennemis comme les chamans qui sont capables d’invoquer une horde de goules en quelques secondes ou les tanks qui sont de véritables sacs à PV. Tous vos sens de joueurs seront mis à mal afin que vous déterminiez la meilleure approche et c’est là qu’intervient le côté infiltration du titre qui est certainement l’aspect le plus important pour progresser dans l’aventure surtout dans les difficultés supérieures (on va y revenir sur cette difficulté, ne vous inquiétez pas).
Avant chaque phase de combat, vous pouvez déterminer à l’avance le parcours des ennemis, voir sur quelle distance ils peuvent vous détecter grâce à un cercle rouge qui entoure chacun des ennemis du jeu et qui représente leur champ de vision. Ce champ de vision peut être réduit en éteignant la torche du personnage que vous contrôlez ce qui permet de passer entre vos futurs adversaires sans être vu et déterminer qui sera votre première cible. Le mieux est toujours de trouver un ennemi isolé et d’affaiblir petit à petit les troupes, donc l’infiltration est une mécanique plus qu’essentielle pour la réussite du groupe de Mutant Year Zero Road to Eden.
Quand vous tendez une embuscade à un adversaire isolé du reste du groupe, vous avez trois tours pour l’éliminer en toute discrétion avant d’alerter le reste des ennemis. Il faudra toujours déterminer alors avec précision si les dégâts des trois armes des héros combinés seront suffisants pour réduire votre opposant au silence. Si au début c’est facile de déterminer qui cibler en premier #lesbouchers les choses se compliquent par la suite avec des ennemis plus puissants qui ont bien souvent plus de points de vie que peuvent infligées vos armes équipées d’un silencieux et avec en plus une notion de points d’armures à prendre en compte sur le total des PV d’un adversaire.
Pour cela, le joueur peut s’aider de mutations à activer pour les différents personnages jouables qui possèdent chacun des compétences uniques. Les mutations permettront d’étourdir les adversaires pour gagner quelques tours supplémentaires avant d’être alerté. Et c’est grâce à un système d’expérience qui permet de monter le niveau général de l’équipe que les joueurs peuvent dépenser des points de compétences dans l’optique de renforcer leurs mutants avec des mutations.
Les grenades ne seront elles aussi pas de trop pour étourdir les ennemis mécaniques. Notamment en ce qui concerne les robots infirmiers et autres monstres mécaniques comme les Mimir qui demandent aux joueurs une certaine réflexion.
Une difficulté qui peut faire peur, voire rebuter les moins téméraires…
Soyons honnête, dès le début du jeu, Mutant Year Zero Road to Eden cherchera à vous faire jouer en mode de difficulté « difficile », car c’est certainement avec cette façon de jouer que les développeurs ont du baser leur propre expérience de jeu… Clairement, si vous n’êtes pas familiarisé avec les jeux de type infiltration / RPG Tactique, il vaut mieux pour vous de lancer votre premier run en difficulté « normal », car Mutant Year Zero Road to Eden est vraiment un jeu difficile de « base ».
Si vous n’arrivez pas à comprendre très vite que c’est peine perdue de lancer des combats contre toute une armée de « goules » + membres de la secte « nova » alors vous n’irez pas très loin dans l’aventure au risque de vous faire complètement abandonné en vous disant que le jeu est trop difficile. Pourtant, en prenant en compte tous les aspects du titre, vous devriez être en mesure de surmonter n’importe quelle épreuve.
Nous avons nous-mêmes fait le jeu en « difficile » et certains passages sont assez ardus. Nous n’imaginons pas un instant ce que ce doit être en mode de difficulté « extrême »… D’autant plus que le jeu vous permet d’activer en plus une fonction « mutant d’acier » qui rend permanent la mort des personnages durant un affrontement… Autant vous dire que c’est du suicide et que ces modes ne sont réservées qu’aux joueurs en quête de « challenge » et qui connaissent déjà très bien l’aventure et les mécaniques de gameplay de Mutant Year Zero Road to Eden.
→ En conclusion, Mutant Year Zero Road to Eden c’est bien ou non ?
De notre point de vue général, Mutant Year Zero Road to Eden offre une très belle aventure, avec un scénario bien écrit et des personnages mutants qu’on fini par apprécié tant l’écriture est soignée. Les graphismes sont plus que corrects, les environnements fourmillent de détails et l’on s’y plait à farfouiller dans ces décors délabrés et ce monde chaotique, le tout accouplé à une direction artistique plutôt intéressante et des mécaniques de gameplay bien huilés (bien que l’interface et l’ergonomie soient perfectibles).
Si les gars de The Bearded Ladies Consulting n’avaient pas de grands jeux à leur actif depuis leur création, on peut dire que Mutant Year Zero Road to Eden est une réussite qui mérite l’attention des joueurs. Le jeu sent la passion à des kilomètres et l’on voit bien que la petite équipe qui a travaillé dessus a vraiment réfléchi au concept.
Notez également que l’exploration et les combats sont soutenus par une bande-son d’une très grande qualité qui est signée Robert Lundgren qui nous propose ici un style très années 80 / 90. Côté durée de vie, attendez-vous à environ 20 heures de jeu en ligne droite avec des variations selon votre difficulté choisie en début de partie (enlevez 5 heures en difficulté normale par exemple).
★ On regrettera peut-être un certain manque au niveau monté en puissance des personnages, certaines mutations n’offrent pas de bénéfice à la hauteur des points de compétences dépensées et le niveau général des personnages ne permet pas d’améliorer les statistiques de bases de ses mutants. Lorsque vous voyez un ennemi isolé de niveau 35, rien ne dit que vous ne pourrez pas le battre en étant au niveau 15 vu qu’il ne s’agit ici que d’un chiffre sans conséquence sur les statistiques (alliés / ennemis = même combat). Le niveau du groupe est juste là pour déterminer le nombre de points de compétences gagnés depuis le début de l’aventure. Mutant Year Zero Road to Eden devrait certainement satisfaire les joueurs de XCOM et les curieux / amateurs de RPG, mais les autres n’y trouveront certainement pas leur compte surtout à cause d’une difficulté plutôt difficile à appréhender en étant un néophyte du genre.