En cette fin d’année 2019 est sorti un certain Need for Speed Heat développé par le studio Ghost Games déjà à l’origine du précédent épisode Payback. Sauf qu’EA, l’éditeur semble avoir moins mis en avant ce nouveau Need for Speed cette année. Avaient-ils conscience que le jeu n’était pas à la hauteur ? C’est ce que nous allons voir dans ce test. Vous verrez que parfois il ne faut pas s’arrêter à sa première impression pour juger un jeu, car autant vous dire qu’avec Need for Speed Heat ça démarre assez mal.
Mais à qui la faute, Ghost Games et son manque d’ambition ou le budget alloué et le timing serré « d’EA » pour faire produire un nouveau jeu de la licence NFS ? Heat pourrait bien être un épisode de transition, pour combler le vide en attendant un plus gros opus, mais au-delà des défauts, il y a des qualités à ne pas négliger.
Bienvenue à Palm City, c’est le moment de se faire un nom !
Le jeu vous met dès les premières minutes au volant d’une voiture surboosté et vous fait vivre votre première course illégale dans les rues de la ville en pleine nuit quand les choses tournent mal pour finir en course poursuite avec les flics. Très vite après quelques minutes de jeu, on assiste à plusieurs scènes qui nous font comprendre que les flics sont véreux et qu’au-delà d’être des représentants de l’ordre, ce sont surtout de gros pourris qui mouillent dans des affaires pas très claires.
S’en suit l’arrivée de votre personnage à Palm City que vous choisissez parmi une sélection préconstruite, toute une bande de jeunes branchées aux looks plus ringards les uns que les autres. On a failli partir sur un personnage avec le look casquette et longs cheveux quand quelqu’un nous fait la remarque « Hey! on dirait Nekfeu », du coup on a choisi le style « asiatique » qui avait plus le profil du petit nouveau qui arrive en ville et qui cherche une caisse pour se faire un nom. Mais en toute honnêteté, cette sélection ne donne vraiment pas envie…
Heureusement vient la sélection de notre première caisse et le jeu nous donne le choix entre plusieurs dès le départ. C’est comme choisir son « premier Pokémon », sauf qu’il y a une intruse dans la liste, une petite « Chevrolet Camaro SS (1967) » que le garagiste nous a gentiment refusé prétextant que c’était « SON véhicule ». Quelle arnaque! Du coup, on est reparti avec la BMW des bonnes familles.
Mais avant d’aller plus loin, nous devons préciser que la première impression que laisse NFS Heat aux joueurs c’est que ça va être assez « mauvais ». La faute à une histoire ridicule entre flics véreux et jeunes trop branchés qui se livrent une guerre sans merci dans les rues d’une ville où la circulation et la vie sont quasi inexistantes. Car, quitte à commencer par les défauts du jeu, autant y aller franco avec ces choses qui sautent immédiatement aux yeux et aux oreilles. Parce que oui, la palme revient à cette VF inaudible qui renforce la sensation d’être face à une très mauvaise production rushée juste pour le blé…
Et tout ça en l’espace de 30 minutes de jeu. Et pourtant, quand vous creusez, vous vous rendez bien compte que ce nouveau Need For Spead Heat n’est peut-être pas aussi mauvais que la tendance populaire voudrait bien le faire croire. Mais pour s’en rendre compte, encore faut-il y avoir joué plus de deux heures… Car oui au-delà des mauvais points cités dès le départ, le reste est franchement bon. À vrai dire, on attend quoi d’un jeu Need for Speed Full Arcade ? Une bonne histoire avec des personnages impliqués ou de belles caisses, de bonnes sensations de conduites et une vraie sensation de vitesse ? Car c’est bien cette deuxième option que les équipes de Ghost Games ont su mettre en avant.
Bon, on ne parlera pas de la physique du jeu, car ce ne sont pas des voitures que vous pilotez, mais de véritables bulldozers. Vous arrachez les arbres, les murs en briques, les glissières de sécurité et à peu près tout ce qui se trouve sur votre passage c’est assez déroutant au début.
Le jeu est divisé en deux parties, des courses officielles le jour et des courses sauvages la nuit :
La journée vous participez à des courses officielles qui vous permettent de gagner du cash. Sauf que pour avoir une voiture qui rivalise avec les autres concurrents, il faut se faire reconnaitre en tant que vrai « pilote » en multipliant les infractions de nuit. Need for Speed Heat est en effet divisé en deux parties. Ainsi, vous devez choisir en sortant de votre garage si vous allez piloter de jour ou de nuit, il n’y a pas de cycle jour et nuit en temps réel.
Le jour, vous pouvez rouler librement dans les rues de palm City (une représentation fictive de Miami) au volant de votre bolide sans être inquiété par les forces de l’ordre et la nuit la moindre participation à une course illégale conduira la police à faire une recherche sur votre véhicule et vous prendre en chasse. Et ils feront tout pour vous arrêter ! Les flics dans Need for Speed Heat sont très agressifs et n’hésitent pas à prendre tous les risques pour immobiliser votre caisse et vous arrêter.
Quand vous gagnez une course de rue la nuit ou que vous échappez à la police alors votre compteur de réputation augmente. Plus vous tenez longtemps aux poursuites avec les flics et plus vous faites grimper votre multiplicateur. Sauf qu’au fil de la nuit les flics sont de plus en plus organisés, ils appellent des renforts et votre niveau d’alerte augmente ce qui réduit considérablement vos chances de vous en sortir sans vous faire arrêter. L’enjeu est grand puisqu’une telle situation vous fera perdre du cash et réduira drastiquement les points de réputations que vous aviez cumulées pour la nuit en cours… Une nuit qui prendra également fin immédiatement suite à votre arrestation. Vous devez donc toujours évaluer les risques et choisir le bon moment ou vous reviendrez à une planque pour conserver tous vos points de réputations avant de tout perdre.
Et petite subtilité, le jour si vous êtes en mesure de vous téléporter à certains points importants dans tout Palm City d’un simple clic, la nuit le voyage rapide est tout bonnement désactivé ! Vous devez donc regarder sur votre carte où se situe le garage ou la planque la plus proche et faire le chemin par vos propres moyens en priant de ne pas croiser une voiture de flic en chemin qui relancerait immédiatement une poursuite. Si vous y arrivez, à vous la gloire puisque le jeu fait un bilan de la nuit que vous avez passée et vous récompense de points de réputations qui s’ajoutent à votre total.
Un certain nombre de points vous fait gagner de nouveaux rangs, ce qui vous donne la possibilité de vous faire un nom dans les rues de Palm City. Le but de tout ça c’est de jongler entre les phases de jours et de nuits pour cumuler cash et réputation. La réputation vous permettra de débloquer de nouvelles pièces pour vos voitures dans les garages de la ville ce qui vous permettra d’améliorer la puissance de vos bolides reconnus par un indice de performance allant de 150 à plus de 400. De jour, vous pouvez ensuite vous rendre à différentes destinations où sont organisées des courses officielles pour gagner de l’argent. Sachant qu’un véhicule avec un indice de performance élevé vous permettra de remporter plus facilement la victoire et empocher le Cash Price promis au vainqueur.
★ Note – Si vous jouez en ligne, vous pouvez voir les autres joueurs sur les routes de Palm City, voir les poursuites de flics en cours, et même rejoindre un Crew. C’est assez similaire à ce que l’on retrouve dans les dernières productions Need for Speed et ça fonctionne plutôt bien. Par contre si vous êtes joueur solo, Heat vous permet aussi de jouer hors ligne sans connexion internet permanente.
À mesure que vous progressez dans les courses qui font avancer l’histoire, vous débloquez de nouveaux types d’épreuves comme les fameuses courses de Drift ou vous devez faire déraper votre voiture suffisamment longtemps dans une courbe pour marquer un maximum de points et enchainer les actions pour maintenir un multiplicateur.
D’ailleurs, en parlant des courses qui font avancer l’histoire, elles sont relativement intéressantes. Car si les courses lambda que vous faites pour l’argent sont assez faciles à gagner, l’IA se montre bien plus agressive quand il s’agit de participer à une course censée faire avancer la campagne du jeu. Vous pouvez parfois avoir une voiture avec un indice de performance bien plus élevé que conseillé, et vous constatez quand même que l’IA est là juste à votre cul et ne lâche rien vous obligeant à vous dépasser.
★ Note 2 – Ce point est valable en fonction de la difficulté que vous avez sélectionnée au début du jeu. Si vous avez calibré l’aventure sur la difficulté « facile », vous n’aurez évidemment pas besoin de trop forcer pour gagner une épreuve.
Au niveau de la conduite, c’est assez déroutant au début. On freine dans les virages et l’on se rend compte que la bagnole a du mal à tourner… Les concurrents gérés par l’IA eux vous mettent une distance incroyable. Mais très vite, vous comprenez le truc, vous tapotez la touche d’accélération tout en tournant avant une courbe avant de re-maintenir l’accélérateur à un certain degré de pression pour que la voiture parte en drift ce qui vous permet de gérer la majorité des courbes même à 250km/h. Bon, n’oublions pas qu’on est sur un gameplay très arcade, faut pas trop chercher le réalisme ici.
Une customisation vraiment poussée, changez tout ce que vous voulez sur votre caisse :
En jouant à Need for Speed Heat, vous passerez énormément de temps dans votre garage ou vous pourrez y customiser le visuel des voitures que vous avez débloquées et améliorer leurs performances en changeant le moteur et différentes pièces qui feront grimper leur indice de performance. Vous devrez aussi être attentifs au comportement de votre véhicule. En fonction de ce que vous recherchez, votre bolide pourra avoir un meilleur comportement en course, sur route ou en tout terrain. Ou alors vous pouvez faire en sorte de l’orienter sur un comportement calibré pour le drift.
Niveau visuel, vous pouvez revoir toute la carrosserie, mettre des jantes différentes à l’avant ou à l’arrière de votre bagnole changer comme bon vous semble le bruit de votre pot d’échappement et bien d’autres aspects. La peinture offre aussi des paramètres poussés qui permettent vraiment de créer de vrais habillages.
Rien qu’à voir les habillages de la communauté pour les différents véhicules montre à tel point le niveau de personnalisation est élevé et qu’on peut vraiment avoir un rendu unique. D’ailleurs, il est bon de préciser que vous pouvez à tout moment télécharger et appliquer un skin crée par un autre joueur. La personnalisation des bagnoles est certainement l’un des plus gros morceaux du jeu et il nous a paru vraiment bien foutu.
★ En conclusion, NFS Heat ça vaut quoi ?
Si l’on s’était arrêté à notre première heure de jeu, on vous aurait dit que le nouveau « NFS Heat » ce n’est pas « foufou »… Mais on a creusé et on s’est rendu compte que le jeu de Ghost Games avait quand même de bonnes qualités, assez en tout cas pour masquer les défauts et amuser le joueur sur la durée. La conduite n’est pas si mal, il y a plus de 120 véhicules à débloquer avec assez de contenu et récompenses à la clé pour attirer les joueurs complétionniste. Et après tout, c’est ce qu’on attend d’un jeu vidéo de passer un bon moment. Maintenant, gardez à l’esprit que Need for Speed Heat n’invente rien et ne bouscule pas les codes de la série. Le jeu est dans la droite lignée des derniers opus bien qu’il tente de se rapprocher de ce que l’on retrouvait dans les « Need for Speed Underground » en leur temps avec un soupçon de « Most Wanted » pour l’aspect poursuites avec les flics.
Le reste c’est du classique, vous participez à des courses pour du cash et de la réputation, passez au garage pour améliorer et customiser vos bolides et explosez des panneaux et passez des radars à toutes vitesses entre deux épreuves officielles de Palm City. Need for Speed Heat n’est pas une révolution, simplement un bon jeu ce qui est déjà très bien quand on sait que son annonce initiale est sortie de nulle part.