Les équipes d’Atlus ont sorti depuis peu un nouveau RPG au tour par tour, Soul Hackers 2 disponible sur consoles PlayStation, Xbox et PC depuis le 26 aout 2022. Jeu que nous avons eu l’occasion d’essayer et même de terminer sur console de salon Xbox Séries X. Si l’humanité n’a pas conscience de la présence des démons dans le monde, une guerre se prépare entre le Yatagarasu et la Société fantôme.
Dans Soul Hackers 2, vous prenez le contrôle de « Ringo », une humanoïde dotée de sa propre conscience qui a été créée par Aion, une IA très sophistiquée née dans la mer de données loin du regard des humains qui a détecté que le monde est au bord de la destruction. Ringo n’est pas la seule à être envoyée sur le terrain, une autre humanoïde appelée Figue est chargée de la même mission.
Figue ne se bat pas vraiment, mais apporte plutôt son soutien stratégique au groupe tandis que Ringo elle va aller recruter trois autres invocateurs de démons à l’aide d’un piratage d’âme, mais nous ne vous expliquerons pas pourquoi elle utilise ce procédé. Ne vous laissez pas tromper par le titre Soul Hackers 2, il n’est pas du tout nécessaire d’avoir fait le premier opus datant de 1997 ou sa réédition sur 3DS en 2013 pour profiter du jeu. À part quelques références qui vous échapperont, il est tout à fait possible d’apprécier l’aventure en commençant directement par celui-ci.
Soul Hackers 2 présente de nombreuses similitudes avec d’anciens titres d’Atlus. Les joueurs les plus anciens qui ont joué à des jeux PS2 comme Shin Megami Tensei 3 Nocturne (Lucifer’s Call à l’époque) ou Digital Devil Saga (pour les connaisseurs) ne seront pas dépaysés puisqu’on y retrouve plus ou moins la même approche. C’est en tout cas ce que nous avons ressenti en jouant au jeu bien qu’il lui manque « ce petit quelque chose » à cause d’un ensemble trop simplifié.
Il faut savoir que l’aventure est une succession de donjons très labyrinthiques qui prennent la forme de longs couloirs. Le premier Soul Hackers était un dungeon-crawler à la première personne, mais la suite se déroule à la troisième personne. Les donjons sont bien moins complexes que dans un Lucifer’s Call ou un Digital Devil Saga et les combats ne sont pas aléatoires puisque les ennemis apparaissent directement sur le terrain. Vous pouvez les frapper avec l’épée de Ringo pour qu’ils tombent au sol. Deux choix s’offrent à vous alors, prendre l’avantage du combat où passer à côté et poursuivre votre exploration. Ça ne veut pas dire que vous pouvez éviter tous les combats pour autant, puisque la caméra est positionnée derrière le protagoniste du jeu et de façon à avoir un champ de vision limité laissant le champ libre aux démons pour vous surprendre au détour d’un couloir.
Quand vous explorez les donjons, vous pouvez rencontrer vos propres démons qui cherchent pour vous des objets ou des démons à recruter. Le jeu appelle ça « l’exploration démonique ». Chaque fois que vous pénétrez dans un donjon, Ringo envoie vos démons en stock partir en reconnaissance des lieux. À vous alors d’explorer correctement une zone pour récupérer leurs trouvailles (quelques fois ils peuvent vous prodiguer des soins).
Malgré l’aspect labyrinthique, les donjons du jeu restent plaisants à parcourir jusqu’à la fin de l’aventure gardant tout le long une certaine forme « basique ». L’aspect visuel est l’un des points forts du soft et une vraie réussite à nos yeux avec des couleurs vives dans ce Japon et sa ville à l’aspect Cyberpunk et une ambiance beaucoup plus sombre dans les donjons. Le jeu profite d’une très belle direction artistique.
Les habitués des MegaTen(s) et leurs Spin-off seront familiers avec les combats au tour par tour de Soul Hackers 2. Ils sont principalement axés sur un système de forces et de faiblesses. Percer la défense d’un ennemi est grandement avantageux dans ce type de RPG au tour par tour. Évidemment, tout comme les adversaires que l’on rencontre dans les donjons, les personnages du joueur ont aussi des forces et des faiblesses qui se caractérisent au travers de leurs démons équipés dans leurs COMP (un appareil indispensable à tout bon invocateur).
Néanmoins, il est à noter que les mécaniques de combat sont légèrement différentes par rapport à ce qu’on nous avait habitué dans le passé. Si dans les précédents RPG d’Atlus on pouvait gagner des tours supplémentaires en exploitant la faiblesse d’un ennemi, ce n’est pas le cas dans cet épisode. Au lieu de ça, chaque fois que vous touchez un point faible d’un démon ou de son invocateur, vous faites apparaitre une ombre flottante et menaçante au-dessus de leur tête et ajoutez un point au compteur de votre combo à venir. Plus vous faites apparaitre d’ombres de vos propres démons et plus l’attaque sera puissante.
Certaines de vos créatures peuvent même apprendre une compétence unique qui a une chance de se déclencher en plein combo pour ajouter des dégâts supplémentaires à l’attaque finale ou pour drainer les points de vie ou les points de magie de vos adversaires. Le jeu récompense assez le fait d’utiliser ce système de combo, mais à côté de ça on a presque plus à s’inquiéter de nos propres faiblesses puisque les ennemis ne gagnent pas de tours supplémentaires en exploitant celles-ci comme c’est le cas dans les précédents MegaTen(s). On se sent alors un peu moins en danger !
En dehors des donjons, vous avez accès à une ville découpée en plusieurs quartiers que vous pouvez sélectionner sur une carte. La ville est l’endroit idéal pour faire le plein d’objets, accepter des requêtes annexes ou pour entretenir de bonnes relations avec les différents invocateurs qui accompagnent Ringo dans sa quête. D’autres lieux sont accessibles depuis la carte comme le « cirque du Goumaden », un endroit où vous vous rendez très souvent dans l’aventure pour faire fusionner vos démons entre eux et en obtenir des plus puissants. Il est important de maintenir ses démons à niveau et de changer souvent de compétences pour s’adapter aux monstres qui apparaissent dans les donjons et pouvoir cibler leurs faiblesses. Les démons équipés dans le COMP d’un invocateur ont un impact direct sur ses statistiques de combat.
Les temps de chargement dans Soul Hackers 2 sont un véritable enfer même sur les consoles de dernière génération. Chaque changement de zone dans la ville principale vous donne le droit à un écran de chargement de plusieurs secondes. Mis bout à bout, tous ces chargements ont le don de vous agacer. Le pire c’est qu’ils deviennent aussi présents dans le dernier tiers du jeu en plein donjon. Il parait que sur PS5 il suffit d’aller changer une option dans les paramètres du jeu pour faire disparaitre ces temps de chargements. Nous avons testé Soul Hackers 2 sur une Xbox Séries X et la petite astuce qui circule n’est pas vraiment fonctionnelle sur cette console… Malheureusement !
L’autre lieu important du jeu est « l’Axis », l’endroit où sont nées les deux humanoïdes Ringo & Figue (notez d’ailleurs qu’il y a un jeu de mots avec Ringo en japonais qui signifie « pomme », n’hésitez pas à faire une recherche sur Google pour comprendre). Dans ce lieu, vous pouvez explorer les tréfonds de l’âme des trois invocateurs de démons qui accompagnent Ringo dans ses aventures. Pour pouvoir progresser dans la matrice de l’âme de vos invocateurs, vous devez améliorer votre affinité avec eux notamment par le biais d’options à choix multiples qui surviennent dans certains dialogues. En fonction de vos réponses, un des trois invocateurs qui accompagnent Ringo dans cette aventure gagne des points d’affinité ce qui a pour effet de débloquer des portes dans leur esprit quand vous atteignez un certain palier.
Permettant ensuite à Ringo, une fois qu’elle visite l’Axis, d’explorer plus en profondeur l’âme de ses camarades de route. Ça donne l’occasion au joueur d’en apprendre plus sur le passé des personnages Arrow, Milady et Saizo tout en renforçant au passage les compétences de combat du groupe. Car chaque fois que vous déverrouillez une porte dans l’esprit d’un hôte, il apprend alors une nouvelle compétence de combat qui peut faire toute la différence. On regrettera que les trois donjons soient si similaires, presque des copiés-collés… On aurait préféré avoir un thème de donjon différent pour chaque invocateur… L’aventure se termine en 30 heures en ligne droite en difficulté normale (il y a aussi un mode facile et difficile), mais il y a une bonne rejouabilité puisqu’il est nécessaire de lancer une nouvelle partie plus pour avoir accès à des requêtes que l’on ne trouve pas dans le premier parcours. De même, pour maximiser les points d’âme des personnages et explorer entièrement leurs dédales, il faut obligatoirement lancer une seconde partie à partir des données d’achèvement de la première. Au final il faudrait plus de 60 heures pour completer l’aventure à fond.
Faut-il se laisser tenter par Soul Hackers 2, le nouveau RPG au tour par tour d’Atlus ?
Si vous êtes fans de JRPG et plus particulièrement de ceux qui ont gardé toute leur aura avec des combats au tour par tour à l’ancienne, alors dites-vous bien que Soul Hackers 2 est une bonne pioche. Comme toujours avec les équipes d’Atlus, le soft est assez travaillé pour convaincre le joueur sur la durée. On regrettera cependant un certain manque d’ambition du côté de l’histoire avec des éléments scénaristiques qui s’enchainent trop rapidement… Les mécaniques de jeu sont accrocheuses, il y a un bestiaire varié, des mécaniques de combat travaillées et des personnages très réussis (Ringo en tête de liste). Soul Hackers 2 est un JRPG très plaisant à parcourir même si sa structure parait un peu vieillotte et ancrée dans l’ancien temps (notamment l’ère PS2) avec la modernité visuelle en plus.