Youngblood est le petit nouveau dans la famille des jeux Wolfenstein, un jeu de tir à la première personne qui est développé par MachinesGames / Arkane Studios et qui est édité par Bethesda. Il s’agit d’une suite de Wolfenstein 2 The New Colossus, mais ce n’est en aucun cas Wolfenstein 3. Youngblood est un spin-off qui se concentre sur les deux jeunes filles (jumelles) de B.J Bkazjowicz, Jess et Soph, les nouvelles recrues de la résistance qui sont là pour en découdre avec les nazis et retrouver la trace de leur père disparu. En tant que Standalone, Wolfenstein Youngblood prend une tout autre direction que Wolfenstein 2, tant sur le plan narratif que sur celui du gameplay.
Le jeu est disponible à un petit prix (moins de 30 euros pour la version standard) sur PC, PS4, Xbox One et Nintendo Switch depuis le 26 juillet 2019. Nous nous sommes nous-mêmes lancés dans cette nouvelle aventure résolument orientée vers la coopération et le multijoueur. On vous dit ce qu’on en a pensé au travers de ce test / avis.
Dès le départ, le jeu vous fait faire un choix, celui de sélectionner l’une des deux filles de Bkazjowicz. Jess ou Soph, il s’agit plus d’un choix de « feeling » puisque très vite on vous fait comprendre que votre sélection n’a pas vraiment d’impact sur le reste de l’aventure. Les deux soeurs pourront débloquer les mêmes pouvoirs et avoir accès au même panel d’armes. Une idée des développeurs certainement éviter de créer un déséquilibre involontaire qui rendrait l’une ou l’autre plus forte. Les deux soeurs sont sur le même pied d’égalité et c’est une bonne chose !
Quand vous avez décidé qui vous allez prendre, vous avez la possibilité de paramétrer certaines choses. Comme choisir un premier pouvoir entre la « furtivité » ou le « placage », l’un permet de devenir invisible et de se positionner derrière un ennemi en toute discrétion tandis que l’autre permet de foncer sur les nazis en mode bourrin. Vous pouvez aussi choisir le type d’exosquelette que vous souhaitez utiliser (sert juste d’apparence) ou bien prendre un « signe » que votre personnage peut utiliser à tout moment via une certaine touche de votre manette / clavier permettant de faire un geste spécial en cours de partie et ainsi activer un bonus partagé pour vous-même et votre soeur. Mais peu importe vos choix de départ, au fil de l’aventure vous aurez absolument les mêmes choses que si vous aviez choisi le deuxième personnage.
Bien que Wolfenstein Youngblood soit orienté vers la coopération, il est bon de noter qu’un joueur solo peut évidemment profiter de l’aventure sans être obligé de jouer en ligne avec un autre joueur. Si tel est le cas, l’une des deux soeurs sera contrôlée par l’IA, tout simplement.
Le problème en solo, c’est qu’il ne faut pas trop s’attarder pour regarder ce que fait la deuxième soeur… La gestion du personnage est complètement aux fraises, vous donnant l’impression de trainer un boulet. Heureusement, ce deuxième personnage géré par l’IA restera en dehors des conflits tant que le joueur n’a pas engagé un ennemi ou ne s’est pas fait repérer par des cibles hostiles. Si vous avez un ami sous la main il vaut mieux lui proposer de vivre l’aventure avec vous… Le problème c’est qu’il n’y a pas de coop en local. Votre ami devra jouer sur sa propre console (ou PC), mais il n’est pas obligé de posséder le jeu. En effet, pour combler le manque d’un mode en local, les développeurs ont eu l’idée d’introduire un pass spécial dans l’édition Deluxe du jeu qui permet de faire profiter à un des ses contacte, toute l’aventure sans même qu’il possède le jeu.
D’un point de vue scénario, c’est assez minimaliste, les grandes lignes de notre histoire ont étés réécrites, les nazis ont gagné la guerre et ont transformé la capitale française en Paristadt. On est en 1980 et B.J Bkazjowicz est porté disparu… Sa femme Anya s’inquiète pour lui, mais hors de question de laisser les deux adolescentes seules à la maison surtout avec un régime nazi dont la dictature gagne du terrain d’année en année.
Mais parce qu’elles ne sont pas très obéissantes, les deux soeurs décident de rejoindre la résistance en vue de retrouver leur père perdu, il aurait été aperçu pour la dernière fois dans la Capital occupée. Pour le localiser, elles vont avoir besoin d’informations… Pour cela les joueurs vont devoir faire tomber trois frères qui ont chacun le contrôle d’une forteresse lourdement protégée dans les rues de Paristadt.
Il y a assez peu de mise en scène dans Wolfenstein Youngblood. Vous avez quelques scènes en début de jeu histoire de donner un semblant de tenants et aboutissants et quelques scènes de fins. Tout ce qui se passe entre n’est pas très scénarisé, les seules fois où l’on assiste à des morceaux de scènes, c’est pour voir les deux filles se chamailler et se provoquer mutuellement. Disons-le, Wolfenstein Youngblood se concentre principalement sur son gameplay, la structure de ses niveaux et la gestion des personnages qui donne un petit côté de RPG.
Le jeu met en avant un système de points d’XP qui permet aux deux filles de gagner en niveaux au fur et à mesure qu’elles éclatent du nazi. Ce qui leur permet de gagner des bonus de statistiques sur leurs différentes armes et obtenir des points de capacités qui permettent aux joueurs de sélectionner différents pouvoirs et améliorations qui rendront Jess et Soph plus puissantes. En y regardant de plus près, l’aspect RPG est surtout là pour brider la liberté des joueurs dans les différentes zones parcourues. Choisissez un lieu via la carte du métro parisien et parcourez librement des lieux aux multiples embranchements sans restrictions ou presque. En effet, certaines zones clés du jeu (comprenez par là qui peuvent faire avancer l’histoire) sont lourdement gardées par des ennemis si coriaces, qu’ils renverront les deux soeurs chez leurs mères en un rien de temps.
Ce qui oblige le joueur à passer par le QG de la résistance dans les catacombes de Paristadt, sorte de HUB pour le joueur ou il est possible de prendre part à des missions annexes (pas si annexe que ça au final) qui permettent de découvrir que la structure Paristadt ne s’arrête pas seulement à ciel ouvert, il y a tout un réseau d’égout qu’il est possible de parcourir, permettant d’ouvrir des voies alternatives en vue d’infiltrer les tours des trois frères qui est l’objectif principal de ce Wolfenstein Youngblood.
Quand vous infiltrez l’une des tours, vous participez à une sorte de missions de « raid » plutôt longue ou vous devez braver chaque danger pour arriver jusqu’au boss des lieux. Nous avons trouvés ces missions plutôt réussies, elles sont bien rythmées et complètement fun quand vous partagez l’aventure avec un ami. Certains passages ne s’ouvrent qu’avec certaines armes, des portes nécessitent de coopérer avec la deuxième soeur en vue de découvrir un code et vous trouvez en chemin de vieilles disquettes que vous pouvez décodé sur des terminaux spéciaux qui vous donnent accès a des caches secrètes.
Mais il y a aussi tout un tas d’ennemis dont certains ont une barrière protectrice qui nécessite l’utilisation de certaines armes pour être brisée. Mais pas seulement puisque ces barrières de défense cachent en réalité une zone de point faible à trouver sur les ennemis qui en sont équipés. Ce qui oblige les joueurs à faire le tour de l’ennemi en question et tirer dans les bonnes zones pour localiser ces points faibles. Si vous ne le faites pas, les affrontements peuvent durer une éternité !
L’arsenal est lui bien présent et les sœurs ont accès à une belle sélection d’armes en tous genres qu’on peut switcher à tout moment en ouvrant la roue des armes. Toutes les armes peuvent recevoir différents accessoires qui modifieront leurs comportements sachant que trois accessoires du même fabricant ajouteront un bonus de statistique à l’arme. Chacune de ces armes s’améliore au fil du temps, en tuant un certain nombre de nazis, vous gagnez un bonus de maitrise qui peut aller jusqu’à 10 et qui a pour effet de grandement améliorer les dégâts des différentes armes à feu.
En cas de pépins, les joueurs qui coopèrent ont la possibilité de se réanimer si l’un tombe au sol. Si le coéquipier (ou l’IA) n’arrive pas à temps, vous perdez une vie partagée. En effet, le jeu à un système de vie que les filles peuvent recharger à certaines caisses spéciales, tant que le nombre de vies (3 maximum) n’a pas atteint zéro, la partie continue. En cas de défaite totale, il faut recommencer la dernière section parcourue.
Sur le plan visuel, Wolfenstein Youngblood n’est pas vraiment une claque, si le rendu général fait le taf aux premiers abords, il ne faut pas trop s’attarder sur les détails. Surtout dans les plans larges comme celui au-dessus de la tour du deuxième frère qui donne une vue d’ensemble de Paristadt qui est définitivement moche. Précisons aussi que si vous jouez sur PS4 Pro, la console de Sony souffle comme si elle s’apprêtait à décoller au milieu de votre salon, constamment, sans aucune interruption, il est donc conseillé de jouer avec un casque audio sur les oreilles.
★ En conclusion, Wolfenstein Youngblood ça vaut quoi ?
Ceux qui s’accrochent à Wolfenstein Youngblood plus de deux heures se rendront rapidement compte des qualités du jeu. Les fans de la première heure pourraient en revanche vivre ce changement de direction comme une trahison. Pourtant, en laissant sa chance à Youngblood on se rend compte que ce n’est pas un mauvais Wolfenstein. Le jeu est dans la moyenne et a de quoi vous amuser avec un gameplay solide et des affrontements nerveux, le tout soutenu par une bande-son efficace dans les rues d’un Paristadt réussi et vraiment hostile.
Les choses qui fâchent sont plutôt le manque d’un mode en coop local (marrant pour un jeu qui a été pensé pour deux joueurs), la mise en scène plus que limitée et tous ces collectibles que vous ramassez au mètre carré qui ne servent strictement à rien à part pour contempler deux ou trois croquis dans la bibliothèque du jeu. Dans tous les cas, si vous décidez de vivre l’aventure des deux filles de B.J Bkazjowicz avec Wolfenstein Youngblood, comptez environ 20 heures pour boucler l’aventure en trainant de la patte et un peu moins si vous vous concentrez uniquement sur la quête principale, mais avec tous les collectibles et autres améliorations de personnages et les différents niveaux de difficulté, vous y passerez certainement le double ce qui est plutôt pas mal pour un jeu vendu 30 euros.